Macky Sall décline son ''urgence pour 2013''
Le premier discours du nouvel an du président Macky Sall, d'une quinzaine de minutes, a porté sur les actes posés durant ses huit mois de gouvernance et des promesses de lendemains qui chantent pour le Sénégal. Celles-ci se déclineraient d'abord en ''urgence pour 2013'', consistant à ''redonner ainsi du souffle à notre économie, fragilisée par une année de fonctionnement au ralenti''.
Situation économique : La dette estimée à 3041 milliards FCfa
Le Sénégal n’est apparemment pas encore sorti de l’ornière, en dépit de la volonté du nouveau régime à redresser l’économie nationale. S’adressant à la nation, lundi soir, pour son premier discours de fin d'année, le président de la République Macky Sall dit avoir hérité d’une dette colossale contractée par l’ex-régime. ''Nous n’avons pas encore fini de solder notre passif de ces dernières années, avec un cumul de dettes de 3041 milliards de F Cfa, dont 700 milliards au titre de la dette intérieure. S’y ajoute un contexte sous-régional de crise qui affecte négativement notre économie'', a déclaré le chef de l'État.
Malgré tout, a poursuivi le chef de l’État, ''nos efforts de réduction du train de vie de l’État et de rationalisation des dépenses budgétaires nous ont permis de dégager d’importantes ressources pour assister les populations touchées par la crise alimentaire''. Il a aussi relever les mesures de subvention du prix de l’électricité et de soutien à la campagne agricole pour un montant global de 169 milliards.
Pour l’année 2013, il pense que ''l’urgence'' est de ''redonner du souffle à notre économie, fragilisée par une année de fonctionnement au ralenti''. ''A cet effet, le gouvernement a déjà mobilisé 250 milliards pour l’apurement progressif de la dette intérieure'', a annoncé le président, exhortant les sénégalais à rester ''mobilisés''. Par ailleurs, il a salué ''l’esprit de résilience, de solidarité et de partage'' des sénégalais durant la période pré-électorale agitée et des graves inondations. ''Mais en toute circonstance, s'est-il réjoui, nous avons montré que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise ; que nous sommes une Nation debout.''
''Obligation de transparence''
Sur un autre registre, le président de la République a réaffirmé son engagement à ''remplir fidèlement'' le ''contrat de confiance basé sur la bonne gouvernance'' qui le lie aux sénégalais. ''Tout comme la démocratie et le respect de l’État de droit, a dit Macky Sall, la gestion vertueuse des affaires publiques est, plus que jamais, une exigence citoyenne. C’est aussi un impératif économique absolu et une question d’équité et de justice sociale.'' A ce titre, le président a martelé que ''dans l’exercice de toute mission de service public, personne ne peut se soustraire de l’obligation de transparence et de rendre compte''. ''Je sais que toute dynamique de changement dérange ; parce qu’elle ébranle des certitudes, parce qu’elle bouscule des habitudes établies et, que, pour certains, elle remet en cause des acquis et des privilèges indus'', a souligné M.Sall.
Mais, a-t-il insisté, ''rien ne (le) détournera de l’objectif de bonne gouvernance'' et que ''toutes les procédures engagées en matière d’audits et d’enquêtes sur des ressources et biens mal acquis seront rigoureusement menées jusqu’à leur terme. Et la justice suivra son cours''. Dans le même ordre d'idées, le président a rappelé la mise en place d'un Office national anti-corruption (Ofnac), doté de ''larges pouvoirs de saisine et d’investigation pour traduire en actes notre aspiration commune à une gestion saine, soucieuse de la sauvegarde de l’intérêt public''. Il a aussi évoqué la Cour des Comptes qui a été réformée pour ''renforcer son indépendance et ses moyens d’intervention, notamment avec l’institution d’un Parquet général''. Pour ''assurer plus de cohésion'', le président a annoncé la mise sur pied d’un dispositif de coordination dans les activités des corps de contrôle de l’État.
DAOUDA GBAYA
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