Vers la condamnation de toutes les formes de discriminations
Un Conseil consécutif des droits de l'Homme dans les administrations a été installé mercredi, afin de mieux lutter contre toutes les formes de discriminations.
Le respect des droits humains constitue toujours un défi au Sénégal. Pour lutter contre ce phénomène, un Conseil consécutif des droits de l'Homme dans les administrations a été installé mercredi à Dakar par le ministre de la Justice, Aminata Touré. Selon elle, le grand défi de la communauté des acteurs du droit international et du droit humain, c'est de faire en sorte que tout ce corps de convention puisse avoir une signification réelle sur le citoyen. ''Chaque État signataire des conventions de droit doit s'engager de manière non équivoque à œuvrer pour une atteinte progressive des droits mentionnés. Les États membres doivent mettre en place des cadres législatifs non équivoques qui condamnent toutes les formes de discriminations et formes d'accès discriminatoires", a dit Mme Touré.
Tout de même, elle demande également de mettre en place des mécanismes de redevabilité parmi lesquels le respect des rapports à déposer auprès des comités, mais également l'appui aux mécanismes de la société civile pour qu'ils puissent encourager l’État dans ses réalisations, mais le rappeler à l'ordre dans ses obligations oubliés. "L’état peut manifester de manière non équivoque son engagement à travers un appui budgétaire, la participation citoyenne. Chaque ministère aura son représentant dans ce conseil et va assumer une partie des responsabilités de l'État pour le respect des rapports à déposer auprès des communautés'', a-t-elle indiqué. A l'en croire, chacun des ministères doit veiller à ce que les droits humains soient une pratique au lieu de ''la théorie uniquement", a insisté Aminata Touré.
''Bricolage''
De son côté, le Président du Comité sénégalais des droits de l'Homme, Alioune Tine, souligne que c'est la vision politique d'ensemble sur les droits de l'Homme qui manquait. ''Ce qui a existé depuis pratiquement plus d'une dizaine d'annéeS, c'est presque une politique de bricolage par rapport aux obligations internationales du Sénégal. Des rapports en retard, des rapports mal faits ou peut-être une méconnaissance réelle de la situation sur le terrain'', a t-il observé.
Pour M. Tine, l'installation de ce conseil permet de construire une vision d'ensemble en mettant des mécanismes en place et d'avoir un système de droits humains qui fonctionne. ''Notre rôle est d'appuyer une vision positive et globale des droits humains au Sénégal et en Afrique, renforcer le système de toute initiative allant dans le sens du renforcement des droits humains'', a signalé M. Tine.