La restructuration de la Der et du Dac de Keur Samba souhaitée
Les financements octroyés par la Délégation à l’entrepreneuriat rapide, dans le cadre de l’employabilité des jeunes et des femmes, devraient se faire autrement, d’après certains jeunes. La reprise des travaux du Domaine agricole communautaire de Keur Samba Kane, pour permettre à 5 000 jeunes de trouver un emploi, est également souhaitée.
‘’J’engagerai, dans les meilleurs délais, une réorientation des allocations budgétaires pour améliorer de façon substantielle et urgente les réponses aux besoins des jeunes, en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel’’, a dit, lundi dernier, lors de son adresse à la Nation, le chef de l’Etat. Cette réorientation est, en plus d’être une nécessité, une demande sociale. Et pour cause ! L’emploi est devenu une denrée très rare, dans la région de Diourbel. Les financements octroyés par la Der (Délégation à l’entrepreneuriat rapide des jeunes et des femmes) n’a pas beaucoup d’impact sur les jeunes. Le président du Conseil régional de la jeunesse, Modou Lo Thiam, déplore la manière dont ces financements sont octroyés. ‘’A mon avis, ces financements ne sont pas efficaces et ne profitent pas aux jeunes. Souvent, ils sont destinés à la jeunesse républicaine. Ceux qui en ont besoin ne voient pas la couleur de l’argent. Ces structures n’impliquent pas les jeunes’’, dit-il.
En phase avec le chef de l’Etat sur la réorientation de ces structures de financements des jeunes, Modou Lo Thiam confie : ‘’Il fallait au moins une copie des financements. Les concepts sont bons, mais c’est la mise en œuvre qui fait défaut. Si les jeunes étaient impliqués dans les comités de sélection, ils pourraient défendre les dossiers. Les dépouillements se font au niveau national. Pour moi, ce n’est pas un comité de sélection, mais plutôt un comité de validation. Je me demande même si ce sont les dossiers qui quittent le niveau déconcentré qui sont envoyés au niveau national.’’
L’autre écueil qui se dresse sur le chemin de la Der, est le non-remboursement des créances par les bénéficiaires. Lors d’une tournée dans la région de Diourbel, le délégué général de la Der, Papa Amadou Sarr, a déploré le retard dans le remboursement. ‘’Les bénéficiaires des financements de la délégation à l’entrepreneuriat rapide des jeunes et des femmes rechignent à honorer leur engagement en payant les dettes contractées au niveau de ladite structure. Sur un total de 3 milliards de francs CFA injectés, seuls 500 millions ont été recouvrés. Diourbel fait partie des mauvais élèves, en terme de remboursement dont le taux est de 25%. Ce qui est très faible. Cet argent public est pour tous les Sénégalais’’, disait-il. C’est salutaire que le président de la République ait décidé de la réorientation de ces structures d’octroi de financement.
Espoir du Baol, le Domaine agricole communautaire (Dac) de Keur Samba Kane, situé dans l’arrondissement de Baba Garage, situé dans le département de Bambey, est un éléphant blanc. Situé à 11 km de Keur Samba Kane, entre Kaéré Mapathé et Keur Ndiakhaté, ce Dac, lancé depuis 2015, tarde à sortir de terre. D’une superficie de 1 000 ha, le coût du Dac est estimé à 6,5 milliards de francs CFA.
Les travaux sont confiés à l’entreprise israélienne Green 2000 qui a pourtant reçu de l’Etat du Sénégal l’argent qu’il fallait, si l’on en croit le coordonnateur du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), Pape Malick Ndour. L’infrastructure devait être livrée en décembre 2019, comme l’affirmait le ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall. Depuis, rien. C’est la désillusion. Et dire que beaucoup de techniciens avaient demandé que ce Dac, qui devait générer, à terme, 5 000 emplois, soit implanté au CNRA (Centre national de recherches agricoles) de Bambey ou bien à Ndiémane, dans la commune de Ndondol, parce qu’au niveau de ces zones, l’accès à l’eau est facile.
Mais pour les responsables de Green, ‘’le retard s’explique par la Covid- 19’’.
Boucar Aliou Diallo