Publié le 4 May 2018 - 15:16
EN VUE DE L’APPLICATION DU CODE DE LA PRESSE

La Commission de la carte nationale de presse incessamment installée

 

Le ministre de la Communication, Abdoulaye Bibi Baldé, a annoncé hier, lors de la célébration de la Journée mondiale de la presse, que la Commission de la carte nationale de la presse va bientôt être installée. Et, dès la semaine prochaine, un atelier de validation des décrets sera organisé. Ce, avant de les soumettre au chef de l’Etat.

 

Voté depuis juin 2017, le Code de la presse tarde à être appliqué. Une situation qui préoccupe les acteurs. Toutefois, le ministre de la Communication a apporté des assurances, hier, lors du panel organisé par la Coordination des associations de presse (Cap). Ceci, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse tenue à l’amphithéâtre de l’Institut supérieur d’entrepreneurship et de gestion (Iseg) sis à Sacré-Cœur. Présidant la cérémonie officielle de cette conférence qui a pour thème central ‘’Quel avenir pour les médias avec le vote du Code de la presse ?’’, Abdoulaye Bibi Baldé a indiqué que le comité de rédaction des décrets et des textes d’application a été installé. Lesquels vont compléter, selon lui, la loi pour permettre sa mise en œuvre. ‘’Le comité de rédaction a pratiquement fini son travail et dès la semaine prochaine, nous allons vers un atelier de validation et ensuite les textes seront proposés au président de la République Macky Sall’’, a-t-il fait savoir. Mais, en attendant, souligne-t-il, ‘’il y a des choses qu’on peut faire ensemble avant la signature des décrets, notamment la carte nationale de la presse, en installant la commission qui peut essayer d’assainir la profession’’.

S’exprimant sur les ‘’bons rapports’’ entre les associations de la presse sénégalaise et l’Etat du Sénégal, le ministre a rappelé que le gouvernement privilégie ‘’le dialogue et la concertation’’. ‘’Il en est ainsi depuis notre arrivée. Nous avons reçu les acteurs de la presse et nous nous sommes accordés sur un timing par rapport à toutes leurs attentes. Et c’est comme ça que nous allons continuer pour marquer notre passage au niveau de ce secteur’’, a-t-il indiqué. Abdoulaye Baldé de soutenir que l’Etat a montré toute sa volonté par rapport à l’approfondissement de la démocratie et à l’élargissement de la liberté de la presse. ‘’Le gouvernement est conscient que pour renforcer la démocratie, il faut une presse assainie, mais aussi une presse responsable’’, dixit le ministre. Dans ce sens, il a affirmé qu’aucun journaliste, au Sénégal, n’a été arrêté ou emprisonné à cause de sa position ou de son statut. Non sans faire remarquer : ‘’Les journalistes continuent de faire leur noble métier, à informer juste et vrai. Mais on constate toujours qu’il y a quelques dérives au sein de certains médias. Sur ce, on appelle à plus de responsabilité de la part des acteurs.’’

Bacary Domingo Mané : ‘’Des journalistes vivent dans une précarité indescriptible’’

Auparavant, le coordonnateur de la Cap a déploré le fait qu’il n’y ait jusque-là que des cartes de presse maison. A l’en croire, il urge d’avoir la carte d’identité nationale de presse. ‘’Le ministre a annoncé l’installation de la commission en charge de ces cartes. C’est un acquis’’, dit-il. ‘’Egalement, il y a le fonds qui va être mis à la disposition des patrons de presse ou ceux qui veulent entreprendre. Cela va coûter des milliards de francs Cfa’’, a-t-il assuré. Selon Bacary Domingo Mané, cela va permettre la modernisation des entreprises de presse, parce que la plupart des journalistes vivent dans une précarité indescriptible. ‘’A partir de ce moment, il permettra aux journalistes de faire carrière dans les différentes rédactions. Sinon, ce sera comme ce à quoi nous assistons aujourd’hui. La plupart d’entre eux préfèrent être des consultants ailleurs, parce que le secteur est sous-payé’’, ajoute-t-il. A l’en croire, il y a des avancées notoires dans le nouveau Code de la presse.

Sur le respect de ce code par les patrons de presse, le président du Comité d’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored) prévient que la loi s’applique à tout le monde, qu’elle est impersonnelle. ‘’Donc, si l’Etat joue son rôle qui est de veiller à son application, je ne vois pas de patrons de presse qui passeront outre les dispositions légales prévues par le code. Je ne crois pas que l’Etat va laisser tomber les infractions sans infliger des sanctions aux auteurs’’, a-t-il laissé entendre.

‘’Le gouvernement a toute la responsabilité de faire appliquer la loi sur la presse, à commencer par les revueurs de presse. Il est dit, dans le code, qu’un animateur ne doit pas donner de l’information à l’antenne’’, a renseigné le coordonnateur de la Cap.

AWA FAYE

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