Le Gerad veut pousser le Sénégal au sommet de la transparence budgétaire
Le Groupe d’étude, de recherche et d’action pour le développement (Gerad) entend, à travers une vaste campagne nationale de sensibilisation, accompagner les décideurs publics à respecter la transparence budgétaire. Objectif : amener le Sénégal à figurer en bonne place dans le prochain classement de l’enquête sur le budget ouvert (EBO).
Les résultats du Sénégal dans l’enquête sur le budget ouvert (EBO) ne sont pas reluisants ces trois dernières années. Cette étude est réalisée par l’International budget Partnership (IBP). En 2008, comme en 2010, le Sénégal a obtenu une note de 3 sur 100 dans le classement. En 2012, le pays a progressé avec un score de 10 sur 100. Malgré cette avancée de 7 points, il reste toujours derrière des pays comme le Mali (35 sur 100) et le Ghana (40 sur 100).
L’enquête sur le budget ouvert fait l’évaluation de la mise à disposition du public par le gouvernement central de 8 documents clés dans chaque pays évalué. L’indice est donc composé de sous-scores pour chacun des documents budgétaires. Il indique aussi le niveau d’information envers le public et le contrôle budgétaire du pouvoir législatif. Dans le cas du Sénégal, il lui est reproché de ne pas organiser des débats budgétaires ouverts au public et de ne pas disposer de canaux adéquats de communication avec le public. Autrement dit, les citoyens ne disposent pas de beaucoup d’informations sur le processus des dépenses budgétaires.
Aussi, pour y remédier, le Groupe d’étude, de recherche et d’action pour le développement (Gerad) compte-t-il mener une vaste campagne de sensibilisation pour la transparence budgétaire. L’objectif de cette campagne de trois ans, et qui a commencé en mai 2013, est de permettre au Sénégal d’occuper une bonne place dans le prochain classement de l’enquête sur le bureau ouvert, qui sera publié en 2014. C'est ce que les responsables de l'organisation ont fait savoir hier à Dakar lors de la Journée de la transparence, célébrée chaque 1er septembre à travers le monde.
Selon son président, Mallé Mbow, le premier point de blocage du Sénégal est le retard dans la production des documents et la non production du budget citoyen. ''Nous demandons que les documents soient produits à temps et qu’ils soient mis à la disposition des citoyens, des chercheurs et des journalistes. Ces documents doivent aussi être traduits dans un langage simplifié (accessible) à tous ceux qui sont scolarisés, mais également à ceux qui sont alphabétisés, parce qu’il faut les traduire en langues nationales’’, a indiqué Mallé Mbow.
Par ailleurs, le Gerad entend, dans le cadre de cette campagne, faire bouger les lignes. La campagne concernera l’ensemble des acteurs de la société. ‘’Nous allons faire une forte mobilisation pour accompagner les décideurs publics à respecter les questions de transparence budgétaire. Avec cette mobilisation, c’est sûr que la note du Sénégal va évoluer'', assure M. Mbow.