Publié le 13 Sep 2024 - 14:53
ENTRÉE SCOLAIRE 2024-2025

La Cosydep invite les autorités à clarifier leur vision sur la transformation du secteur

 

Dans le cadre de sa traditionnelle campagne, "Nos vacances pour l'école", la Cosydep a organisé, hier, un panel triangulaire sur le thème "Histoire du système éducatif, demandes citoyennes et offre programmatique du nouveau régime". À cette occasion, le directeur exécutif de cette organisation, Cheikh Mbow, a souligné que pour la rentrée scolaire 2024-2025,  les nouvelles autorités doivent clarifier leur vision et leurs ambitions sur la transformation du secteur de l'éducation et de la formation.

 

À moins d'un mois de l'ouverture des classes, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) a organisé, hier, un panel triangulaire retraçant l'histoire du système éducatif sénégalais. Au cours de ce débat, pour l'année scolaire 2024-2025, le directeur exécutif de la Cosydep a souligné l'importance pour les nouvelles autorités de clarifier leur vision et leurs ambitions sur la transformation du secteur de l'éducation et de la formation, et de mettre nos écoles aux normes pour permettre un bon démarrage et un bon déroulement de l'année scolaire.

En effet, pendant la campagne électorale, les tenants du pouvoir avaient promis d'instaurer une nouvelle vision fondée sur le souverainisme et la volonté de transformer qualitativement le secteur. D'après M. Mbow, ils ont eu à discuter des orientations du système avec les nouvelles autorités, en l'occurrence avec le ministre de l'Éducation nationale.

À cet effet, dit-il, ils ont souligné l’urgence de clarifier les concepts et d'indiquer les voies sur la vision qu'ils ont de la transformation du secteur de l'éducation et de la formation. De l'avis du directeur exécutif de la Cosydep, "si nous voulons aller vers une année scolaire 2024-2025 stable, nous devons travailler à être dans une position plus d'anticipation que de réaction, avoir un dispositif qui permet d'analyser, de prévenir les conflits et d'avoir un climat social qui soit apaisé, mais ensuite travailler à ce que les contributions des acteurs puissent être bien prises en charge". De même renchérit-il, "si nous mettons la concertation au cœur de la gouvernance, si nous faisons en sorte que les structures de dialogue puissent être bien animées et qu'elles se réunissent régulièrement, si nous faisons en sorte qu'on soit pragmatique en termes de mise en œuvre des consensus qui sont établis, nous pouvons aller vers une année scolaire apaisée".

"La scolarisation à l’élémentaire laisse encore en rade des milliers d’enfants"

Par ailleurs, la Cosydep a souligné que même si le Sénégal a certes accompli des progrès dans l’expansion de l'accès à l'éducation au cours de ces vingt dernières années, l’examen de la situation de l’éducation révèle que les indicateurs  clés restent encore à un niveau relativement bas.

En effet, explique-t-elle, selon le RGPH-5 2023 de l’ANSD, "le taux d’alphabétisation dans une langue quelconque de la population âgée d’au moins 10 ans est de 62,9 %, soit 56,8 % pour les hommes contre 36,4 % pour les femmes, pendant que le taux brut de préscolarisation (TBPS) demeure encore très faible et s'établit à 19,6 %".

De même, rappelle l'organisation, "la scolarisation à l’élémentaire laisse encore en rade des milliers d’enfants, en ce sens que le taux brut de scolarisation (TBS) se situe à 81,9 % et cache des disparités entre sexes : 74,5 % chez les garçons contre 89,6 % chez les filles".

Dans l’enseignement moyen et secondaire, dit-elle, "les indicateurs clés sont encore à un niveau insuffisant en 2023. En effet, a révélé la Cosydep, le TBS au moyen est de 51,2 %, dont 57,2 % chez les filles. Dans le secondaire, le TBS est de 33,1 % avec 37,4 % chez les filles. Seul un élève sur trois, en âge d’être scolarisé, fréquente effectivement un lycée".

De plus, au Sénégal, beaucoup d’enfants sont encore hors du système éducatif et ne jouissent pas de leur droit fondamental à l’éducation. À en croire la Cosydep, ‘’les enfants hors structure éducative représentent environ 47 % de l’ensemble des enfants en âge scolaire. Sur 10 enfants exclus du système éducatif, près de huit n’ont jamais été scolarisés, soit 1 248 258 enfants, tandis que deux sur 10 sont déscolarisés".

Pour sa part, le représentant du ministre de l'Éducation nationale à ce panel, Mamadou Sam, a rappelé que l'introduction des langues nationales et de l'anglais au niveau de l’élémentaire à partir du CEM2, montre l'engagement du gouvernement à révolutionner l'éducation nationale. Il a également souligné que Moustapha Guirassy est dans une politique d'éducation inclusive pour intégrer dans notre système les enfants en situation de handicap. Cela, dit-il, "ce n'est pas seulement en éducation spéciale, mais en éducation inclusive par la transformation de nos écoles classiques en écoles inclusives, en formant les enseignants dans la pédagogie de l'inclusion, mais aussi en réhabilitant l'environnement scolaire pour l’adapter à nos enfants en situation de handicap".

FATIMA ZAHRA DIALLO

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