Un Mbacké-Mbacké traine à la Dic un opérateur économique
Ch. Diallo, opérateur économique, a été déféré au parquet par les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Il a grugé un Mbacké-Mbacké de la somme de 6,9 millions destinés à l’achat d’une parcelle à habitation.
Au courant du mois de mars dernier, M. C. Mbacké a rencontré le nommé Ch. Diallo, par l’entremise de D. Thiam. Ce dernier a présenté son ami au marabout comme un courtier. Voulant acheter une parcelle à usage d’habitation à Ouakam, le Mbacké-Mbacké et le courtier ont convenu d’un montant de 45 millions F CFA. Le marabout lui a remis, sur le champ, une avance de 1,5 million F CFA, en attendant de régler les papiers devant un notaire.
Dix jours plus tard, lors de leur premier rendez-vous devant ledit notaire, il s’est présenté avec une autre personne du nom d’A. Dasylva. Le notaire a soutenu n’avoir constaté aucune anomalie sur le document afférent à la parcelle devant le marabout qui leur a demandé les documents. En outre, il leur a aussi réclamé le récépissé du bail où se trouve la parcelle qui doit être vendue.
Sur ce, à la sortie du cabinet du notaire, C. Diallo a convaincu le marabout de donner un montant de 5 millions pour la confection des documents à compléter qu’il réclame. Il lui a précisé que ce montant devra être comptabilisé sur le prix de la maison, une fois la vente effective. Ce que le saint homme a fait sans arrière-pensées.
Cependant, depuis lors, M. Mbacké peine à voir les papiers de sa maison, encore moins, la couleur de son argent. Pis, il tombait toujours sur sa boite vocale, à chaque fois qu’il tentait de le joindre. Ne sachant plus quoi faire, il a décidé de saisir les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic) pour se faire justice.
Les hommes du commissaire Adramé Sarr, patron de la Dic, sont parvenus à localiser le mis en cause, avant de le convoquer dans leurs locaux. Conscient que les carottes étaient cuites pour lui et ne voulant pas se faire cueillir chez lui, il a accepté de se rendre à la Dic où il a été interpellé et gardé à vue.
Lors de son face-à-face avec les enquêteurs, C. Diallo a reconnu les faits, en confirmant l’intégralité de la déclaration de M. C. Mbacké. Pour sa défense, il a dit avoir été mandaté par les propriétaires de la maison que le marabout veut acheter. Qu’il a remis un montant de 4,1 millions à un agent des domaines pour avoir les documents authentiques en question. Mais, a-t-il poursuivi, après plusieurs jours d’attente, l’agent lui a dit qu’il ne pouvait plus lui trouver lesdits documents. Il lui a expliqué que la parcelle qu’il voulait vendre n’est pas à usage d’habitation, mais doit servir à l’érection d’un lieu de culte.
Interrogé sur l’agent, il a tergiversé et servi des réponses alambiquées. Les enquêteurs ont poursuivi leurs investigations. Mais ils n’ont pu mettre la main sur le nommé A. Dasylva ainsi que toutes les autres personnes qu’il a citées.
Tout porte à croire qu’il a inventé ces histoires, pour se tirer d’affaire. Pire, les archives judiciaires de la police montrent que C. Diallo a déjà été condamné pour faux et usage de faux. Et qu’il a purgé une peine ferme. Les policiers ont aussi appris qu’il est opérateur économique de fonction.
Au terme de sa période de garde à vue, le prévenu a été présenté au procureur de la République près le tribunal hors classe de Dakar pour les faits d’escroquerie au foncier.
CHEIKH THIAM