Il se sert du nom de Baïla Wane pour ferrer sa victime
Profitant de l’amitié qui le lie à l’ex-directeur général de la Lonase, I. Thioune, agent commercial dans cette société nationale, a emprunté 8 millions à C. S. Ashibi pour ‘’le compte’’ de Baïla Wane. Il risque un an d’emprisonnement ferme.
‘’L’ami de mon ami est mon ami’’. Le sieur C. S. Ashibi a dû faire sien cet adage pour accéder aux sollicitations de I. Thioune. Car, lorsque l'agent commercial de la Lonase est venu lui emprunter de l’argent au nom de Baïla Wane, ex-directeur général de la société des jeux, il n’a pas hésité à décaisser.
Il y a six mois, le prévenu et la partie civile, employée à Shell, ont effectué une transaction portant sur un véhicule. ‘’Quelque temps après, raconte Ashibi, I. Thioune est venu m’emprunter de l’argent.’’ Le prévenu aurait prétendu être mandaté par Baïla Wane qui avait besoin d’argent pour la campagne électorale. Sans arrière pensée, la partie civile prête la somme de 1, 5 million francs Cfa. Parce que, se justifie Ashibi, ‘’une fois, il m’a présenté Baïla Wane comme étant son ami. Des semaines plus tard, il est venu me voir avec une montre de grande valeur et un journal sur lequel il y avait la photo de Baïla Wane. Quand je l’ai interrogé sur l’origine de la montre, il a rétorqué que c’est Baïla qui la lui a offerte’’. Toujours est-il qu’ayant réussi à ferrer son pigeon, I. Thioune a, d’après toujours son accusateur, multiplié les prêts jusqu’à ce qu’ils atteignent le montant de 8 millions de francs Cfa.
Ensuite, ne pouvant plus mettre la main sur le prévenu pour se faire rembourser, le plaignant s'est rabattu sur l’ex-Dg de la Lonase, en se rendant chez lui. La partie civile tombe des nues lorsque Baïla Wane lui dit qu’il ne lui doit aucun centime, tout en marquant son étonnement. Sentant qu’il a été roulé dans la farine par I. Thioune, Ashibi porte plainte.
Hier, à la barre, l’agent commercial de la LONASE a nié avoir utilisé le nom de Baïla Wane pour emprunter l'argent. Il a juré sur tous les saints que l’argent a servi à régler ses problèmes financiers. Aussi s’engage-t-il à rembourser les 7 millions restants, car il a déjà versé 1 million. Mais l’avocat de la partie civile réclame 8 millions de francs Cfa de dommages et intérêts. Estimant que les remises ont été déterminées par des manœuvres frauduleuses, le représentant du parquet a requis un an ferme. La défense a plaidé la relaxe, au bénéfice du doute. Me Boubacar Dramé reste en effet convaincu que les rapports amicaux entre le prévenu et l’ex-Dg n’ont pas influencé Ashibi.
FATOU SY