Hommage à Samba Diabaré Samb
La Galerie Nationale accueille actuellement une exposition à l’honneur du musicien Sénégalais Samba Diabaré Samb. Elle est organisée par l’association ‘’Cébé art’’ en collaboration avec le ministère de la Culture. Elle reste ouverte jusqu’au 15 janvier.
Depuis le 8 janvier est ouverte à la Galerie Nationale une exposition en hommage à Samba Diabaré Samb. ‘’Cela fait une trentaine d’années qu’on a célébré un artiste de son vivant. Certains de nos artistes ont beaucoup de mérite. Malheureusement, ils risquent de disparaître sans qu’on ne les connaisse véritablement’’. Ces propos sont du président de l’association ‘’Cébé art’’, Cheikh Bâ, initiateur de cette exhibition. C’est a cet effet qu’est monté cette exposition que le public peut encore visiter jusqu’au 15 janvier. Un tour à la galerie nationale hier, a permis de voir diverses photos de l’auteur de ‘’saraba’’. Certaines sont en noir et blanc plongeant le visiteur dans une époque assez lointaine de l’histoire de cette virtuose de la musique sénégalaise. Comme celle sur laquelle on le montre avec le griot El’hadji Mansour Mbaye. Ils sont dans ce qui semble être un meeting politique. Mais sur ce cliché Samba Diabaré Samb paraît jeune tout comme d’ailleurs le griot socialiste. Sur d’autres photos, le ‘’gawlo’’ attitré de l’ancien roi du Djolof Sidy Alboury Ndiaye est montré dans ses plus beaux atours avec les cheveux blancs. On est à une autre époque beaucoup plus récente. Et ces photos sont accrochées aux côtés de celle de sa petite fille et héritière musicale Aïda Samb.
A côté de ces quelques photos, le visiteur peut découvrir l’homme à travers des coupures de presse et la note d’annonce de la première d’un film de Laurence Gavron. ‘’Samba Diabaré Samb, le gardien du temple’’, est le titre de la pellicule de 68 minutes consacré à ce maître du ‘’xalam’’ et sortie en 2006. Ainsi, ceux qui passeront à la Galerie et qui voudraient avoir plus d’informations pourraient chercher le film à cet effet. Mais en attendant cela, il est indiqué dans différentes coupures de presse accrochées au lieu de l’exposition des pans de l’histoire du compagnon de Boucounta Ndiaye. C’est ainsi qu’on peut lire sur l’une des coupures de presse que ‘’tout a commencé en 1934 à Sagatta, bourgade princière du Djolof, où le roi Sidy Alboury Ndiaye prend ses aises dans son palais. Samba Diabaré Samb, môme de 10 ans, joue du «xalam» en l’honneur du «Bourba». De sa belle voix, il demande au roi Sidy à quitter l’école française pour se consacrer à la chanson et au «xalam». Le souverain, repu de belles mélodies, l’exhorte à se rassurer : tu ne seras plus jamais à l’école française, je ne sais pas ce qu’un Gawlo comme toi y faisait d’ailleurs’’, décrète-t-il, entouré de sa cour.
L’anecdote est immuable, malgré le temps vivace qui passe. Elle révèle le portrait-robot rebelle de l’Homme. Le petit Samba savoure sa première victoire sur la vie. Un succès du culot. De la passion. De la révolte aussi, sur le Blanc’’. C’est ainsi que ‘’le seul dépositaire des traditions, des valeurs, de l’histoire de ce pays’’ a pu se consacrer entièrement à sa passion. Et comme s’il était né pour accompagner les dirigeants, il sera aimé et adulé par le deuxième Président du Sénégal Abdou Diouf. Ce dernier l’appelait d’ailleurs ‘’belle voix’’ tel qu’indiqué sur l’une feuilles accrochées à la Galerie Nationale.
COMMENTAIRE Sacrilège ! Quelle ne fût notre déception en allant voir hier, l’exposition hommage à samba Diabaré Samb à la Galerie nationale. Nous avions décidé d’aller voir cette exhibition après avoir lu quelque part que ‘’l’association culturelle « Cébé art » rend hommage, depuis vendredi, à Samba Diabaré Samb, à travers une exposition (photos, archives sonores et articles de presse) notamment sur la vie et l’œuvre de ce griot-historien’’. Mais, hier matin, lors de notre passage sur le lieu de l’exposition, contrairement à ce qui a été annoncé, nous n’avions pas eu droit aux archives sonores. Le lieu était particulièrement calme. Il n’y avait qu’un agent de la Galerie nationale en plus de deux visiteurs. Il s’agit d’occidentaux, qui n’y ont pas fait 5 minutes. Nous étions étonnés de les voir partir rapidement alors qu’on prenait des notes. Mais après voir vu les premières photos et lu les quelques notes de la première cimaise, nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait pas en fait beaucoup de choses à voir. C’est dommage que pour un homme de la dimension de Samba Diabaré Samb, les organisateurs se contentent de nous accrocher une dizaine de photos ça et là et des coupures de presse reprises plusieurs fois comme pour agrémenter un décor sinistre. Les photos qui sont exposées ne nous renseignent vraiment pas sur le parcours pourtant riche de l’homme. On n’y voit pas son passage dans l’ensemble lyrique traditionnel ou encore des prises avec les premiers Présidents du Sénégal. A part, la photo avec El’Hadji Mansour Mbaye dont on ne sait même pas à quelle occasion elle a été prise, il n’y a pas de photos historiques dans cette exposition. Du moins, on ne l’indique pas aux visiteurs profanes. Et puisque nous ne sommes pas nés mages pour deviner des choses en regardant juste des images, nous sommes restés sur notre faim. Les textes accompagnant l’interview racontent des parties de l’histoire de l’ex-griot du roi du Djolof mais ne sont pas illustrés d’images. ‘’Cébé art’’ et la Galerie Nationale pouvaient faire un peu plus d’efforts pour nous présenter une exposition un tant soit peu convenable et à la hauteur de l’homme célébré. |
B.BOB