Dakar se ''regarde dans la glace pour se rectifier''
L’édition 2012 du Festival miroir international (Fesmir) de Dakar s'est ouvert mardi à l’Hôtel de ville de la capitale par une série d’ateliers baptisés ''Renc’Art''. Artistes et public peuvent, en temps réel, communier autour de la création de tableaux et autres produits culturels traditionnels.
C’est presque perdu dans les jardins luxuriants de l’Hôtel de Ville que l’expo-vente ''Clameur des Arènes'', pièce centrale (temporaire) du Fesmir 2012, marque depuis mardi l’ouverture officielle du festival au public. Organisée par l’association Afrika Art Culture, cette manifestation s’inscrit dans le cadre de la Biennale de l’art africain contemporain (DAK’ART 2012), qui débute officiellement vendredi.
Les ateliers ''Renc’Art'', auxquels l’exposition sert de cadre, ne sont qu’une étape de la longue série d’animations culturelles qui ponctuent la vie du Fesmir. Au menu : carnavals, fêtes populaires, expositions d’art, symposium, soirée de gala, "mbàppàt" (séances de lutte traditionnelle), etc. De même, un concert de Baba Hamdy, un défilé de la styliste Oumou Sy, une exposition sur les arts numériques ainsi qu’un vernissage au Théâtre national Daniel Sorano sont prévus dans le courant de la semaine.
Au total, une vingtaine d’artistes participera à cette édition, sur plusieurs médiums : les tableaux sablés, sculpture sur cornes, entre autres. Autant d’expressions autour des arts traditionnels locaux, que le festival a pour vocation première de magnifier.
''C’est en ma qualité de natif de Dakar-Plateau que j’ai mis sur pied le Fesmir, pour que la ville se regarde dans le miroir et puisse se rectifier'', a expliqué le directeur général du festival, l’artiste plasticien Mamadou Ndiaye dit ''Thia''. Il ajoute : ''Si on prend les exemples du rond-point de Sandaga ou de l’Avenue Ponty, on se rend vite compte que Dakar a perdu son lustre d’antan du fait de l'insécurité, de l’indiscipline et de la spéculation urbaine. Le Fesmir a pour vocation de l’aider à retrouver cet état de capitale du rêve.''
Le Fesmir est le fruit d’un partenariat entre le mouvement associatif et les autorités communales dans le domaine de la culture. Elle se poursuivra en parallèle aux activités de la Biennale, qu’elle va accompagner.
Sophiane Bengeloun