Des acteurs unis pour se défendre bec et ongles
Depuis que le Sénégal a décidé de fermer ses frontières en 2005, du fait notamment de la grippe aviaire, les investissements du sous-secteur avicole n'ont eu de cesse de croître. En 5 ans, plus de 20 milliards de F Cfa ont été investis, pour un chiffre d’affaires de 128 milliards de F Cfa.
Les chiffres d’affaires dans le sous-secteur s’élèvent à plus de 128 milliards de F Cfa. C'est ce qu'a fait savoir le secrétaire permanent du comité d’orientation et de suivi de la stratégie de croissance accélérée (Sca), Ibrahima Wade, hier à Dakar lors d'une rencontre d'acteurs du secteur à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra). En plus, la filière génère, d’après M. Wade, plus de 30 000 emplois directs. Elle représente 17% du PIB du secteur de l’élevage, ce qui en fait aujourd’hui un pilier du développement économique du Sénégal.
En outre, durant les 5 dernières années, le sous-secteur avicole a reçu des investissements de plus de 20 milliards de F Cfa. Et Pour pérenniser ces investissements et la contribution du secteur dans le développement économique du pays, les différents acteurs ont décidé de mettre sur pied une Inter-profession avicole du Sénégal (Ipas), dont l’assemblée générale constitutive s’est tenue hier même. Selon les acteurs, cette organisation a pour mission de ‘’promouvoir durablement le développement et la compétitivité du secteur avicole du Sénégal’’ et de ‘’défendre les intérêts de la filière avicole auprès des institutions publiques et des partenaires au développement’’.
De l'avis du président de la grappe ''élevages, productions et industries animales'' de la stratégie de croissance accélérée, Mansour Kama, les défis que doit relever désormais cette inter-profession sont de ‘’satisfaire la demande nationale en produits avicoles en quantité comme en qualité’’. Elle doit être ambitieuse en allant à la conquête des marchés extérieurs et se préparer à faire face à une ''rude compétition imposée par la libéralisation du marché'', a ajouté M. Kama. ''Les USA, le Brésil, tous ces pays avicoles considèrent le Sénégal comme le pays à conquérir pour aller vers le reste de l’Afrique. Il faut se préparer à faire face’’, a-t-il prévenu.
‘’Le Sénégal n’est pas prêt à rouvrir ses frontières’’
Cependant, le Sénégal n’est pas encore prêt à rouvrir ses frontières aux importateurs de volaille, a rassuré le ministre en charge de l’Élevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, qui a présidé l’assemblée générale constitutive de l’inter-profession avicole du Sénégal. D'après elle, si le pays a fermé ses frontières depuis 2005, à la suite de l'épidémie de la grippe aviaire, c’est parce qu’il y a une volonté de protéger les producteurs sénégalais. Et d’ici 10 ans, a-t-elle soutenu, le Sénégal n’est pas prêt à rouvrir ses frontières au risque d’annihiler les investissements faits dans le secteur. ‘’Nous sommes prêts à recevoir des investisseurs qui vont investir au Sénégal et créer de la main d’œuvre. Mais nous sommes contre l’importation de la volaille parce que le Sénégal n’a pas encore les conditions lui permettant de concurrencer le marché extérieur’’, a expliqué le ministre.