Lancement de la première Black Fashion week à Paris
Paris accueille pour la première fois, jusqu’au 6 octobre, la Black fashion week, événement organisé par la styliste française d’origine sénégalaise, Adama Ndiaye.
Ce rendez-vous est l’occasion rêvée pour le public d’apprécier une mode africaine en plein essor, portée par des créateurs bien décidés à exporter leur travail. Et cela malgré les difficultés qu’ils peuvent (encore) rencontrer pour voyager.
Il y avait du monde, le jeudi 4 octobre, au Buddha Bar, situé dans le 1er arrondissement de Paris, non loin de la place de la Concorde. Dès 20 heures, les invités au lancement de la première édition de la Black Fashion Week de Paris (BFWP, du 4 au 6 octobre au Pavillon Cambon, Paris 1er) se pressaient dans le bar au décor exotique.
On a pu y croiser l'ex-international de football Marcel Desailly, le chanteur Singuila ou l'humoriste Patson. Mais aussi et surtout des professionnels de la mode participant ou non à l'évènement. Parmi eux, les stylistes Vincent Mc Doom, Silas Cruz de Souza, Alphadi (Niger), Karim Tassi (Maroc) ou encore Elie Kuame (Liban-Côte d'Ivoire). « C'est la Fashion week de Paris qui continue, se réjouit Mickaël Kra, créateur de bijoux, faisant référence à l'événement semestriel qui vient de se terminer. On peut poursuivre nos échanges, découvrir de nouvelles collections et j'espère, séduire le public. »
Exporter la mode africaine
C'est l'objectif recherché par l'organisatrice de l'évènement, Adama Ndiaye, plus connue sous le nom de sa marque, Adama Paris. Organisatrice de la semaine de la mode de Dakar depuis 10 ans, elle se dit bien décidée à œuvrer pour que la mode africaine s'exporte. « On a déjà organisé une BFW à Prague en 2011 et ça a été un succès. Bientôt, il y aura Montréal et Bahia, explique-t-elle. Nous, créateurs africains sommes bien décidés à nous battre pour être pris au sérieux et valorisés. »
Une bataille qui a d'ailleurs prématurément débuté. Invitées à la BFWP, deux stylistes africaines ont dû annuler leur participation, faute de visa. Il s'agit de la Sénégalaise Mame Fagueye Ba et de la Malienne Mariah Bocoum, qui est en outre la soeur de la top-modèle et chanteuse Inna Modja. Dépitée, celle-ci n'a pas hésité à manifester son mécontentement sur Facebook : « Ma sœur Mariah Bocoum, designer (qui crée la plupart de mes robes) doit annuler sa participation à la Black Fashion Week à Paris (…) C'est drôle que je sois en couverture de l'hebdomadaire Le Point pour le dossier sur l'Afrique et ses entrepreneurs prometteurs. Entrepreneurs à qui on refuse le visa. Quelle ironie ! »
Jeuneafrique