''État ordure''
Le comité régional de développement sur le Programme prioritaire de propreté organisé par le Programme national de gestion des déchets (PNGD) a été l’occasion pour les maires des collectivités locales de la région de Thiès de faire le procès de l’État du Sénégal sur la question de la gestion des ordures.
La gestion des ordures ménagères pose problème aux collectivités locales. Un problème réel que les différentes maires de la région de Thiès ont du mal à juguler. La tenue du comité régional de développement sur la question, à la gouvernance de Thiès, a été le moment propice pour que chacun déverse sa colère. Les édiles n’ont pas raté les autorités étatiques. ''Un milliard par mois à Dakar, zéro franc pour les autres collectivités, c’est injuste'', s’est étranglé Yankhoba Diattara, le premier adjoint au maire de la ville de Thiès. ''Nous sommes laissés à nous-mêmes. Les collectivités locales ne peuvent pas à elles seules prendre en charge ces questions d’ordures ménagères'', a martelé Lamine Dramé, maire de la commune de Kayar.
À son tour, le maire de Khombole a invité les autorités à traiter tous les citoyens sénégalais sur le même pied d’égalité. Babacar Ba fera noter que le Programme national de gestion des déchets (PNGD) est venu à son heure. Il a ajouté qu'il serait judicieux d’en faire bénéficier davantage les collectivités locales laissées en rade, puisqu'avec l’application de l’acte 3 de la décentralisation, elles ne pourront plus disposer de suffisamment d’espace pour stocker leurs ordures. Il propose ainsi que cette mesure précède l’acte 3 de la décentralisation.
A l’image de ce qui se fait à Dakar, qui bénéficie d’un milliard par mois, les élus des collectivités locales de Thiès sollicitent un appui de l’État. Pour le secrétaire exécutif du PNGD, Ibrahima Diagne, une telle initiative a pour but de réformer les lois et règlements du secteur, mais aussi de réaliser des infrastructures de gestion des déchets solides. Au-delà des infrastructures, informe-t-il, l’État va appuyer les collectivités locales à disposer de plan de gestion des déchets, car, dit-il, pour gérer un service public aussi important, il faut s’inscrire dans la durabilité et, à cet effet, il faut un outil de planification. ''A travers ce Programme prioritaire de propreté (3P), l’État va accompagner les collectivités locales à se débarrasser des déchets et réaménager les décharges municipales, mais aussi permettre d’impulser les acteurs communautaires dans cet effort de salubrité''.
Face à la prolifération de dépôts sauvages, un programme prioritaire de propreté apte à contribuer à l’amélioration du cadre de vie des populations sera mis en œuvre sur l’étendue du territoire national.
NDEYE FATOU NIANG THIES
NDEYE FATOU NIANG THIES