Une crise quasi enterrée
Le gouvernement et les syndicats d’enseignants sont-ils enfin partis pour fumer le calumet de la paix ? Tout semble l’indiquer, au regard des résultats issus de la rencontre d’hier entre les deux parties.
On vous signalait, dans notre édition d’hier, l’origine du ‘’malentendu’’ entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants qui viendrait d’un document technique sur lequel les services de la Solde avaient travaillé ; document transmis aux syndicalistes à leur demande, qui recélait des écarts par rapport à certaines catégories d’enseignants. Les services du ministère des Finances confirment bien l’effectivité du problème et son règlement par une indemnité spéciale complémentaire. ‘’Les salaires nets payés aux enseignants en mai 2022 et basés sur l’accord dûment signé, comparativement aux prévisions de ces tableaux de simulations, montrent des écarts pour l’écrasante majorité des enseignants (…). Ces écarts seront corrigés par la création d’une «Indemnité spéciale complémentaire mai 2022», indiquent les services dirigés par Abdoulaye Daouda Diallo.
Une prise en charge qui vient mettre de l’ordre dans ‘’les tableaux de simulations des sept mesures de l’accord élaborées par les services de la Direction de la Solde de la Direction générale et envoyés aux syndicats d’enseignants le 25 avril 2022 et le 1er mars 2022’’. Les erreurs matérielles se rapportaient précisément ‘’à la défiscalisation de toutes les augmentations d’indemnités et la non-intégration dans l’assiette de cotisations sociales de certaines catégories d’indemnités’’.
D’où la colère des syndicalistes qui ont vite fait de penser à un ‘’coup fourré’’ de l’État. ‘’Le gouvernement n’a absolument rien à cacher et met toutes les informations utiles à la disposition des enseignants’’, indique-t-on du côté du ministère qui s’engage à corriger chaque fois que des erreurs seront constatées.
Efforts de transparence…
Et d’ajouter que ‘’les engagements financiers des sept mesures contenues dans l’accord conclu le 26 février 2022 entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, ont été scrupuleusement respectés pour les salaires du mois de mai 2022’’. Pour poursuivre l’effort de transparence, ‘’un travail de simulation pour chaque enseignant est en train d’être effectué par les services de la Solde et sera partagé le mardi 31 mai 2022 avec les syndicats représentatifs des enseignants et, le cas échéant, une émission spéciale en vue du paiement au plus tard le mardi 3 mai 2022’’. Le tableau de simulation du 1er mars 2022 ‘’sera annexé à l’accord conclu le 26 février 2022, sur la demande des syndicats’’, ajoute-t-on.
Le point culminant de crispation avait été atteint la semaine dernière, lorsque les syndicalistes ont dénoncé, par la voix d’AAbdoulaye Ndoye, Secrétaire général national du Cusems, ‘’une promesse non tenue et des engagements violés". "Les augmentations de salaire devaient être effectives en cette fin de mois de mai. Mais grande a été notre surprise quand, après vérification des états de paiement, aucune hausse n'a été relevée, comme cela a été convenu dans le protocole d'accord".
Le SG du Cusems en avait aussi profité pour rappeler le patriotisme, l'envie de ses camarades de sauver les meubles. Il le résume en ces termes : "Malgré tous les sacrifices consentis, les heures supplémentaires pour honorer le programme, malgré les contraintes dues notamment à la Covid-19, l'enseignant se sent juste trahi. Il est démoralisé. Le président est interpellé. Il doit être à l'écoute de l'enseignant, pour apaiser le climat scolaire et ainsi sauver l'école."
BABACAR SY SEYE