L'opposition dans les rues dès jeudi
Il est ainsi prévu à compter de jeudi des marches pacifiques, meetings et caravanes à travers le pays pour notamment "exiger un dialogue franc et sincère" avec le pouvoir en place, ont affirmé lors d'une conférence de presse les principaux leaders de l'opposition, dont les formations sont membres du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition (CPFT) et de l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADP). "Nous avons décidé d'exprimer notre ras-le-bol en reprenant les marches et autres manifestations" en Guinée, a déclaré Cellou Dalein Diallo, un de ces opposants, qui avait été battu au second tour de l'élection présidentielle de novembre 2010 par Alpha Condé. M. Condé a pris ses fonctions en décembre 2010. "Comme le veut la loi, nous informerons les autorités compétentes dans les meilleurs délais", a ensuite indiqué à l'AFP M. Diallo.
"Nous allons alterner les manifestations, les meetings et les (opérations) +ville morte+ tant que nous n'obtiendrons pas satisfaction à nos revendications", et "les manifestations auront lieu dans tout le pays, n'importe quel jour à partir de jeudi", a précisé à l'AFP un autre leader, Sidya Touré, en présence de responsables des coalitions de l'opposition comme Lansana Kouyaté, Mohamed Soumah, Mamadou Mouctar Diallo et Mme Traoré Zalikatou Diallo. "Ces manifestations et autres, c'est pour obtenir du pouvoir d'Alpha Condé un dialogue franc et sincère nous permettant de préparer et d'organiser dans la plus grande transparence les élections législatives", a souligné devant la presse Sidya Touré.
Joint par l'AFP, le ministre de l'Administration du territoire (Intérieur), Alhassane Condé, a affirmé que l'opposition a le droit de manifester. "Si l'opposition estime qu'elle a des raisons valables pour faire ces manifestations, qu'elle les fasse. Mais si j'avais un conseil à lui donner, c'est de s'abstenir de toute manifestation au moment où les Guinéens tirent le diable par la queue", a ajouté le ministre Condé, sans autre commentaire. Le 27 avril, évoquant des "problèmes techniques", le président Condé a annoncé le report sine die des législatives qui avaient été fixées au 8 juillet après avoir été déjà plusieurs fois reportées alors qu'elles auraient dû se tenir au premier semestre 2011. Les dernières législatives remontent à juin 2002, à l'époque du régime du président Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir. Un Conseil national de transition (CNT) fait actuellement office de Parlement. Il a été mis en place début 2010, durant la transition militaire conduite par le général Sékouba Konaté, qui a cédé le pouvoir à Alpha Condé à l'issue de la présidentielle de 2010.