Le chauffeur pédophile écope de 5 ans
Une histoire de viol et de pédophilie alambiquée a amené vendredi à la barre le trentenaire Saliou Faye et une fille de 14 ans, M. B. Diallo. Les faits se sont déroulés à Pikine où habitent les deux protagonistes. À la barre, l'adolescente est revenue sur la journée du 14 mai dernier, lorsque se rendant auprès d'un oncle pour lui apporter son repas, elle a été abordée par son supposé violeur. ''Il m’a appelée pour me conduire dans sa chambre où il m’a donné de l’eau à boire. Après cela, j’ai perdu connaissance. C'est après mon réveil que je me suis rendue compte de son forfait'', raconte la gamine.
Ensuite, M. B. Diallo sort de la chambre en pleurs, elle est interpellée par une vendeuse qui s'enquiert de la situation, avant d'en informer sa maman. Toutefois, l'enquête préliminaire n'a pas fait état de traces de sang. D'ailleurs, le certificat médical établi au cours de l'enquête révèle des déchirures anciennes de l'hymen. Interpellée, M. B. Diallo a révélé ''plusieurs rapports sexuels'' avec le prévenu. ''Une fois, raconte-t-elle, il m’a trouvée en train de discuter avec des garçons et a menacé de le dire à ma maman. Ensuite, une fois dans sa chambre, il m’a proposée 500 francs, avant d’abuser de moi''.
''Je jure que je ne connais pas cette fille. Je viens de la voir pour la première fois. Je ne lui ai jamais rien fait'', s'est défendu le chauffeur de taxi bagages. Alors que le procès verbal de la police indique que Saliou Faye avait déclaré, lors de son interrogatoire, que c'est l'adolescente qui était venue le trouver dans sa chambre.
''Des rapports consentants''
Devant autant de déclarations contradictoires, le substitut du procureur a demandé la disqualification du délit de viol. ''Il y a beaucoup de choses que les deux parties nous ont caché à la barre. N’empêche, le prévenu a abusé de la légèreté de la partie civile. Le garçon donnait effectivement de l’argent à sa victime avant d’abuser d'elle''. Soutenant que ce sont des ''rapports consentants, même si M. B. Diallo soutient le contraire'', le représentant du ministère public a laissé entendre que le délit de pédophilie est constant. Il a requis 5 ans ferme contre le prévenu. Les avocats de la partie civile Mes Babacar Dramé et Me Daffé, ont demandé à la Cour de maintenir le prévenu dans les liens de la préventions, coupable d'avoir abusé de la crédulité de leur cliente. Ils ont réclamé 5 millions FCFA de dommages et intérêts. La défense à elle dénoncé l’absence de preuves en charge, avant de demander la relaxe pure et simple.
Gaston COLY