« Je mène ma vie avec un certain niveau d’exigence »
Absent des plateaux de tournage depuis son rôle de super héros SDF dans Hancock, Will Smith en a profité pour transformer sa petite famille en véritable PME mondialisée. A l’occasion du troisième volet de Men In Black, l'équipe de Voici est allé cuisiner celui qui, entre deux gifles à un journaliste trop pressant, a su monnayer sa coolitude pop mieux que personne.
Voici : Quatre ans sans film, Will. C’est presque un comeback !
Will Smith : Oui, ça fait longtemps ! Cela dit, revenir avec Men in Black 3 n’est pas mon comeback le plus risqué
Vous êtes persuadé que le film va cartonner ?
Disons qu’il y a un public déjà acquis à la série, tout le monde adore ces films ! Mais c’est un vrai comeback de la franchise, absente des écrans depuis dix ans. C’est aussi une manière de dire : on sait que le 2 n’était pas à la hauteur, attendez de voir ce qu’on vous a préparé !
Le visuel des Men in Black est devenu très iconique. Le costard-cravate noir existait avant vous, mais vous l’avez « brandé »...
Complètement. Je me suis aperçu de ça pendant la promo du 2. Partout où on allait, les gens reconnaissaient le costard noir et les lunettes. Pas comme un simple bout de vêtement mais comme une idée culturelle.
Comment l’expliquez vous ?
Inconsciemment, ce costume matérialise dans la tête de certaines personnes l’idée que toutes ces théories extraterrestres farfelues, toutes ces théories de complot dont on a tous entendu parler pourraient bien être vraies. C’est le pouvoir de l’iconographie !
Pourquoi ce long break entre Hancock et MIB 3 ?
(A la table d’à côté, la grosse voix de Barry Sonnenfeld, réalisateur de Men in Black 3, devient intrusive, NDLR) Oh, Barry ! M’oblige pas à venir jusqu’à toi !
Barry Sonnenfeld : Le problème, c’est que c’est très dur pour moi de me concentrer quand j’entends ta voix. Je suis obligé de parler fort !
Will Smith : Mets-toi un bouchon dans l’oreille ! Excusez-moi, il n’est plus tout jeune. Qu’est-ce qu’on disait ?
Pourquoi ces quatre années sabbatiques ?
Je faisais le papa producteur, je m’occupais de la carrière de mon fils. On l’a lancé en vedette dans The Karate Kid, qui a été un gros succès partout dans le monde. Au moment de retourner bosser pour MIB 3, je me sentais déjà rouillé.
Jaden est votre successeur désigné. C’est le plan ? En faire un mini Will Smith ?
Et pour que ce soit encore plus clair, on tourne en ce moment un film de science-fiction ensemble, After Earth, réalisé par M. Night Shyamalan. J’ai de plus en plus de mal à faire des films seul dans mon coin. Si quelqu’un de ma famille peut être dans les parages, c’est quand même mieux.
L’éducation de vos enfants, ça se passe comment ?
Jada (Pinkett-Smith, son épouse) et moi ne croyons qu’à la liberté de choix. On veut leur donner le pouvoir de choisir de quoi leur vie sera faite, de quelle manière ils seront heureux dans leur corps. Tant que leur santé physique et mentale n’est pas mise en danger, ils ont tout notre soutien pour faire tout ce qu’ils désirent.
Et puis ce sont d’appréciables sources de revenus...
Je n’ai certainement pas besoin d’eux pour payer mon loyer ! On leur fait prendre des cours particuliers mais on ne les force à rien.
Des cours particuliers ?
Ce que j’ai appris de plus précieux dans la vie, je ne l’ai pas appris à l’école !
Où alors, dans la rue ?
Non, mais l’éducation traditionnelle se base sur des faits et des chiffres, pas sur la compréhension du monde. Connaître la date de la Boston Tea Party n’a aucune importance. Lire la République, de Platon, en revanche, oui. Les gosses ont besoin de savoir ça
On vous imagine un peu strict avec eux…
Pas strict, non. Mais je mène ma vie avec un certain niveau d’exigence, et je veux qu’ils en fassent de même.
A peine adolescents, ils devraient être à votre niveau ?
Ils voient comment je me comporte à la maison, et je sais qu’ils essaient de se conformer à mes standards, sans que j’aie besoin de vocaliser quoi que ce soit. Je ne leur dis pas à quelle heure ils doivent aller se coucher, ils savent ce qu’ils ont à faire, et ils vont se coucher quand ils l’ont décidé.
Pourquoi vous ne chantez pas la chanson-titre de MIB 3 cette fois ?
J’ai essayé quelques trucs mais ça demandait trop de temps. J’ai envoyé une petite maquette à Barry et il était d’accord avec moi : il restait encore beaucoup de travail. C’est dommage, on avait même un titre...
Men in Back ?
Mais non, ça c’est le titre d’un film pornographique ! Sérieusement, ce truc existe déjà !
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