Près de 20 mille élèves sans état civil
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Entre 2016 et 2018, près de 20 mille élèves sans extrait de naissance ont été dénombrés à Kolda. Une situation qui participe beaucoup à la déperdition scolaire dans la capitale du Fouladou.
Près de 20 élèves ne sont pas inscrits à l’état civil dans la capitale du Fouladou. Cette situation qui fait froid dans le dos, inquiète les autorités scolaires locales de Kolda. D’ailleurs, c’est pour y apporter des solutions idoines que l’inspection d’académie de Kolda et les acteurs de la protection de l’enfance ont décidé d’unir leurs forces. Ainsi, en collaboration avec la Direction de l’enseignement élémentaire et avec l’appui de Unicef, ils ont tenu hier à Kolda, un atelier régional de réflexion sur des stratégies à même de promouvoir partout l’enregistrement des enfants à la naissance.
La région de Kolda est confrontée d’années en année, à un récurrent problème d’enregistrement de certains de ses élèves au niveau des centres d’état civil. Une situation récurrente au Fouladou où l’on note un grand nombre d’élèves en classe d’examen qui n’ont pas d’extraits de naissances. Selon certains acteurs de l’éducation, ce problème qui participe beaucoup à la déperdition scolaire, découle de trois paramètres. Des parents qui ont démissionné, des enfants victimes de parents inconnus ou des enfants abandonnés à leur naissance. Selon Mamadou Goudiaby, inspecteur d’académie de Kolda, les enfants dans cette situation sont pour l’essentiel des candidats aux examens du certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) et au concours d’entrée en sixième.
D’après les éducateurs, aucun enfant ne doit plus de nos jours, être pénalisé pour défaut de pièce d’état civil. Ce qui a d’ailleurs amené l’Etat à prendre des mesures pour permettre à ces enfants sans papiers, de passer l’examen avant de procéder à une régularisation de leurs cas par les parents, avec l’appui des directeurs d’école et des ONG.
Selon Mamadou Goudiaby, cette situation n’est pas spécifique à la région de Kolda. A l’en croire, ce phénomène existe dans d’autres régions du pays. C’est pourquoi, dit-il, la tutelle a initié ces ateliers régionaux pour réfléchir sur des stratégies afin de promouvoir partout l’enregistrement des enfants à la naissance et résoudre définitivement ce problème. Toutefois, il en appelle à la responsabilité et à l’implication des parents pour éradiquer ce phénomène. En outre, il invite l’Etat central à sanctionner les parents des enfants non déclarés. Parce que, dit-il, ‘’c’est une forme de violence faite aux enfants dans cette situation’’.
EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)