A l’étoile filante du sud !
C’est une après midi comme toutes les autres, pense ai-je. Sous un soleil déclinant ses rayons dans le terroir du couchant, une sensation de lourdeur et de torpeur envahit mon corps. L’émergence mélancolique d’une nostalgie de ma terre natale convoqua mes souvenirs d’enfance dans ma belle et verte Casamance.
Soudain, la voix insistante de ma chère épouse m’appela : « Viens voir la télé, tu as perdu un parent ». Me précipitant dans le salon sans me poser de questions, j’entendis la télé speakerine annoncer l’inimaginable nouvelle : « Jules François Bertrand BOCANDE est décédé ce jour...»
Comme un coup de foudre, électrifiant mon corps, du fond de mes entrailles, s’expulsèrent des cris de douleurs. Le lion est mort, Essamaï ! Mon frère guerrier n’est plus. Je sentis, au tréfond de mon être, dans une transcendance osmique à nul autre pareil, le tressaillement des caïlécédrats géants du Sud.
J’entendis au creux de mes oreilles, comme une berceuse, le chant endeuillé des femmes kagnalénes gardiennes des traditions ancestrales. Je ressentis, aussi, les sanglots des vagues de notre fleuve natal aux mille affluents, qui me confièrent dans un long murmure leurs déchirantes douleurs.
Émergeant de ma lourde torpeur, je compris toute la gravité du moment. Accablé de chagrins, le cœur meurtri, comme dans un état second, je m’abandonnai à mes souvenirs afin de me ressourcer de l’énergie de tes prouesses qui ont éclaboussé de joie et fait danser tout un peuple et tes fans à travers le monde.
Par tous les sacrifices, en ce pourquoi DIEU dans sa miséricorde t’a élu, tu as, dans un engagement et une abnégation sans mesure, transcendant la sanction qui aurait pu te conduire au renoncement de ta destiné, combler, par tes exploits historiques sur tous les stades d’Afrique et d’Europe, notre terre natale la CASAMANCE et ta nation le SENEGAL.
Fier d’être fils de Lion, la crinière au vent, oh mon frère ! Par des coups de pâtes de maître portant en bandoulière la devise sacrée du Djambar : « On nous tue ; mais on ne nous déshonore pas », tu as su rappeler ton attachement atavique au drapeau, à l’hymne et à la profession de foi de ta nation « Un peuple, Un but, Une foi ».
Le Sénégal, ton peuple, au très profond de son moi, pleure un de ses fils dont le mérite ne se conte plus. Marquant à jamais la mémoire des générations témoins, nous ne cesserons de te conter aux générations à venir, pour que la flamme héroïque qui enflamma les stades par la grâce de tes exploits, reste à jamais éternelle et continue de guider nos pas futurs.
Ave Césars !!! Que la grâce et la miséricorde de DIEU te comble au quintuple de bonheur et d’honneur.
Bernard Ousmane NDIAYE
Pikine, le 8 Mai 2012