Défenseurs de l’environnement et des valeurs humanistes
Éthique et esthétique de l’environnement. Tel est le thème de l’exposition ‘’L’autre défi : partie 2’’ accueillie par la Galerie nationale d’art sise à l’avenue Hassan II. Plusieurs jeunes artistes venus du Sénégal, de l’Afrique, de la France et des USA montrent leur talent en développant ce thème qui est, d’après le commissaire Dr Babacar Mbaye Diop, un prétexte pour parler de l’humain. M. Diop a fait le choix de travailler avec de jeunes artistes pour les promouvoir. ‘’Il faut faire en sorte de leur transmettre les outils dont ils ont besoin pour que leurs œuvres puissent traverser les frontières’’, dit-il. ‘’EnQuête’’ dresse le profil de chacun de ces talents.
BABA DIEDHIOU (SENEGAL)
Le passionné
Passionné de foot et de la photographie, depuis son plus jeune âge, Baba Diédhiou, de son vrai nom El hadji Samba, est devenu l'une des valeurs sûres de la photo et de la vidéo, au Sénégal. Pourtant, il voulait d'abord faire une carrière de footballeur professionnel, mais, le destin en a décidé autrement. Aujourd'hui, le jeune artiste photographe-vidéaste est diplômé du Centre Internationale des Arts Contemporains et des Cultures (CIAC) pôle des arts visuels de Dakar. De plus, grâce à son talent, il est professeur de publicité et conception graphique à l'École nationale des beaux-arts de Dakar.
A l'occasion de l’exposition ‘’L’autre défi : partie 2’’, Baba Diédhiou a présenté 14 œuvres scindées en deux séries. La première parle des décharges de Bamako où l’on voit des personnes s’y activer dans des conditions déplorables. L’autre série intitulée ‘’Dekuway’’ parle de l'habitat. En outre, Baba Dédhiou a fait deux installations vidéo dont la première évoque l'environnement. Dans la première installation, le travail effectué sur l’aspect graphique permet de projeter des personnages comme des dessins qui, au fond, interpellent sur l'environnement. Les personnages sont : Mme Ndokh (Mme Eau), Mr Jant (le soleil), Humain et Chef capo (reprenant les inventions de l’homme). C'est en collaboration avec la troupe théâtrale Eleuk de Saint-Louis.
La deuxième installation est un scénario pour tous où Baba Diédhiou initie les enfants à la photographie à travers l'environnement.
MAMY FALL (SENEGAL)
La conteuse par l’image
Étudiante en ingénierie financière en temps normal, Yaay Hawa Fall, dite Mamy, est amoureuse de la photographie, depuis son enfance. Elle avait l'habitude de visiter les labos photos avec son grand-père qui l'a très tôt initiée au monde des arts. ‘’Etant enfant, j'ai visité toutes les galeries qui sont au niveau de Dakar Plateaux’’, se remémore Yaay Hawa Fall. Aujourd’hui, elle est devenue photographe, à ses heures libres. ‘’J’ai appris par le biais des tutoriels sur YouTube. Et j’ai bénéficié des conseils de certains ainés qui évoluent dans ce domaine’’, indique la jeune femme qui pratique son art, depuis deux ans.
Étant fan de photographie de paysage, elle pratique également la photographie de Portrait et d'architecture. Elle a eu à organiser sa toute première exposition en décembre 2020 intitulée ‘’ Domú Ndar’’ qui signifie ‘’Enfant de Saint-Louis’’. A cela s'ajoute sa participation à l'exposition collective organisée par le Dakar Women's group et à l'itinéraire artistique Partcours 10 regroupant des artistes venant des 4 coins du monde et à l'exposition collective Diversités durant les Off de la Biennale 2022.
Aujourd’hui, avec ‘’L’autre défi : partie 2’’, elle en est à sa sixième exposition. Ses œuvres sont des scènes de vie. Elle parle du quotidien de chaque être humain. ‘’Quand je passe dans la rue et que quelque chose attire mon attention, automatiquement, je la prends en photo, afin de pouvoir la développer une fois arrivée chez moi’’, explique-t-elle. Elle s'intéresse aussi à la lutte contre le réchauffement climatique et entend sensibiliser pour la protection des animaux. La photo qui a le plus marqué à Mamy se nomme ‘’La cohabitation avec les animaux’’. Parce que, dit-elle, ''À l'heure actuelle, la terre est en voie de disparition, à cause du réchauffement climatique, de la pollution et tout ceci a été causé par les êtres humains''.
OUSMANE NDIAYE DAGO (SENEGAL)
L'artiste multidimensionnel
Artiste, photographe, graphiste-designer. Diplômé de l'Institut Nationale des Beaux-Arts du Sénégal et de l'Académie Royale des Beaux-Arts d'Anvers, il a participé à plusieurs expositions nationales et internationales dont, entre autres, la biennale de Dakar (1998), la biennale de Valence (2001), la biennale de Venise (2002), la biennale de Havane (2003). L'artiste compte beaucoup de ses œuvres dans plusieurs sites du monde, et notamment au Métro de Naples.
Des ouvrages sur son travail ont été édités dont ‘’Femme Terre’’ en Italie, et ‘’Odes nues’’ en France. Ousmane Ndiaye Dago a également fait beaucoup de performances artistiques, spécialement avec Porsche à Milan (2004), Mi'Art en Belgique (2006), l'Agence Universitaire de la Francophonie - AUF (2019) au Musée des Civilisations noires à Dakar.
MAHMOUD BABA LY (SENEGAL)
Le jeune peintre talentueux
Il a été initié à la peinture par son père, depuis son atelier au Village des Arts de Dakar. Après quatre ans d'apprentissage, Mahmoud Baba Ly participe, en 2008, à un concours initié par la Fondation Cuemo Monte Carlo et obtient le prix spécial du jury. Depuis cette date, le jeune peintre, qui vit et travaille à Dakar, expose en France, en Turquie et aux États-Unis.
MIREILLE MARTINE (FRANCE)
Amoureuse de la nature
Mireille Martine est une artiste française née au Sénégal, sa terre mère. Elle est passionnée par les voyages, la beauté, la nature et la macro. ‘’Je rends hommage à la remarquable roche de cette cité perdue des Nabatéens, Pétra en Jordanie’’, dit-elle invitant le public à en découvrir l'esprit caché, au travers les quatre photos exposées. ‘’Ce que vous y verrez sera comme un miroir, un reflet de votre pur esprit. C'est aussi un hommage à la beauté vibrante de la nature’’, explique Mireille Martine.
CORA PORTAIS NDIAYE (SENEGAL)
Le, jeune talent
Cora Portais est une photographe franco-sénégalaise née en 1993. Après des études en journalisme en France, elle intègre en 2016 l'école sud-africaine ‘’The Market Photo Workshop’’ où elle étudie la photographie journalistique et documentaire. Son premier projet photographique sur l'accès à l'éducation pour les enfants atteints d'albinisme au Sénégal est exposé en 2015 par la Banque Mondiale à Washington, ainsi que sur le continent africain.
D'autres de ses travaux ont ensuite été exposés à la galerie IKA en Allemagne, au musée national de Cape Town Iziko en Afrique du Sud et à plusieurs reprises au Sénégal : en 2018 dans le cadre du festival Gorée Cinéma, lors des éditions 2018 et 2021 de Partcours à Dakar et au sein de la sélection Off de la Biennale de Dakar 2022.
DAOUDA NDIAYE (SENEGAL)
Critique sur sa société
Daouda Ndiaye est artiste plasticien, spécialiste en art thérapie et en psychopédagogie. Diplômé de l'Ecole Normale Supérieure d'éducation artistique (Ensea) de Dakar d'où il est sorti major de sa promotion, M. Ndiaye s'est ensuite spécialisé en Art-thérapie et en Psychopédagogie à l'Université René Descartes Paris V et à l'hôpital Sainte Anne de Paris. Il a à son actif de nombreuses expositions individuelles et collectives au Sénégal et à l'étranger.
Il réside au village des arts de Dakar et il est actuellement professeur d'éducation artistique dans un collège de Dakar. Ses œuvres portent en général une réflexion critique sur sa société. Ce sont souvent des métaphores qui font allusion à nos comportements sociétaux. Les productions de Daouda Ndiaye naissent d'un regard sur le monde, sur les mondes.
SIKA DA SILVEIRA (BENIN)
Sans limite
La Béninoise Sika Da Silveiraune est une artiste plasticienne qui évolue dans son pays. Elle a su se faire une place dans le milieu artistique, avec un parcours d'autodidacte et une formation en graphisme, poussée par sa passion qui deviendra sa signature. C'est en effet par son amour pour les perles, qu'elle manipule et façonne depuis son enfance, que l'art résonne en elle. Progressivement, elle étend sa touche plastique, l'ouvrant à la peinture, l'installation, mais aussi, la performance et la photographie.
Sika Da Silveira mêle des connexions subtiles entre l'Univers et l’être humain, interrogeant le rapport de l'homme au cosmos et ce qui fait que l'ensemble forme un tout. Une abolition des frontières, revisitant les limites et les liens entre chacun et ce qui nous entoure.
DAOUDA BA (SENEGAL)
Soucieux de l'environnement social
Ses techniques sont variées. Daouda Ba façonne une vision artistique de ses peintures très colorées avec une diversité de matériaux et de matières recyclés. L’artiste utilise des matériaux récupérés dans des bidonvilles, et s'inspire de leur vieillissement et de leurs qualités discordantes. Ainsi, ses œuvres réussissent à attirer l'œil, afin de reconnaître la différence architecturale entre les bâtiments minimalistes et ceux du logement social (bidonville). Daouda Ba fait partie d'une génération d'artistes soucieux de l'environnement social. Son art se nourrit du désordre dans les bidonvilles et des inégalités sociales.
BAMASI TALLE (TOGO/USA)
Peintre visionnaire
Bamazi Tallé était USA pour une exposition, mais, y est finalement resté pour poursuivre ses études à l'académie des beaux-arts de New York où il a obtenu son master. Ainsi, depuis 1995, Artiste plasticien togolais réside aux Etats Unis. Peintre visionnaire, chacune de ses oeuvres représente une tradition africaine oubliée qu'il essaie de ressusciter d'une façon souvent surréaliste.
KHALIFA HUSSEIN (SENEGAL)
Entre réel et irréel
Artiste photographe autodidacte résidant à Dakar, Khalifa Hussein s’est spécialisé dans la photographie d'art, en 2016. Mais, il est plus connu dans la race à ses images frisant l'irréel avec la capacité de présenter une réalité qui surprend la plupart de ses admirateurs. Le talent, l'imagination, une composition originale, tout se retrouve dans les produits finis du jeune photographe.
ETIENNE SCHWARCZ (FRANCE)
Riche parcours
Étienne Schwarcz a un parcours multiple. Artiste pluridisciplinaire - musicien, compositeur, performeur, photographe, peintre et vidéaste, il se consacre, depuis 2015, principalement aux arts plastiques. Il est invité à exposer (Paris, Bruxelles, ... Dakar) et ses œuvres se font ambassadrices en Espagne, Etats-Unis, Israël, Belgique, Japon, France. Il vit aujourd'hui en France, à Montpellier, où il dirige [ES] ArtFactory, une Galerie-Atelier.
KHERABA TRAORE (SENEGAL)
Le défenseur des droits de l’enfant
Mahamadou Khéraba Traoré est un artiste plasticien, vidéaste et professeur de cinéma d'animation à l'École nationale des arts de Dakar. Le fils de Vélingara a su consolider ses talents dans le paysage artistique sénégalais. Sa technique s'est développée par intuition. La démarche personnelle de cet artiste et le sujet principal de ses œuvres est le quotidien des enfants en général. ‘’Dans sa passion pour les enfants, il porte un combat lisible sur la grande majorité de ses œuvres qui est la lutte contre l'exploitation des enfants et la promotion de leurs droits’’, explique-t-on dans une note.
Curieux et actif, tout l'intéresse. Mahamadou Khéraba Traoré découvre très jeune son attirance pour le dessin, les formes et les couleurs. Au fil du temps, il découvre un univers fascinant qui confirme ses ambitions.
BABACAR SY SÈYE