Après la pluie, le beau temps
Depuis sa conquête de la capitale sénégalaise lors des Locales de 2022, l'actuel maire Barthélémy Diaz, fait flotter le drapeau de Takhawou Sénégal sur la Ville de Dakar. Le défi est énorme et les enjeux sont multiples! Mais Barth y croit et il semble décider à surmonter les obstacles qui se dressent sur son chemin. Barth doit encore conjuguer avec les multiples contraintes et contradictions politiques qui s'imposent à lui, en tant que Maire de la mythique Ville de Dakar.
La question est alors comment Barth va s'y prendre, afin de réussir sa mission à la tête de cette institution? Une chose est claire, si Barth ne fait pas de preuve de lucidité, de tact et d'intelligence, en voulant coûte que coûte imposer un bras de fer avec le pouvoir de Macky Sall, il risque de se brûler les ailes et pour rien. Qu'il ait raison ou tort, c'est à lui de savoir manœuvrer pour atteindre ses objectifs. Donc à l'état actuel des choses, Barth doit surtout apprendre à négocier des virages dans le management de cette ville, où il est désormais appelé à jouer un rôle de premier plan. C'est ainsi qu'il pourra dérouler normalement le programme pour lequel il a été élu, tout en sécurisant sa carrière politique.
Dès le début de son magistère, Barth voulait avant tout marquer son territoire, en optant à crier avec les loups, avant de se calmer et de dérouler tranquillement son programme politique. C'est en tout cas ce qu'on pouvait lire à travers sa sortie mémorable, lors du conclave de la cellule des cadres de Takhawou Ndakarou le samedi 3 décembre 2022, où Khalifa Sall devait être investi comme le candidat de Takhawou Sénégal en 2024. Il raisonne encore dans nos oreilles la déclaration fracassante du Maire de Dakar, Barthélémy Diaz qui avait traité le pouvoir de Macky Sall de "régime de délinquants et de voyous".
On voyait dans cette déclaration, que pour Barth, la Mairie de Dakar était derrière lui, et que son objectif était désormais de bouter hors du Palais, le Président de la République, Macky Sall. Bref, qui ne reconnait pas dans ce pays, le tempérament de bagarreur de Barthélémy Diaz?
Le courage politique de Barth ne fait plus l'ombre d'un doute. En plus Barth n'est n'est ni un poltron, ni un connard. Il semble en tout cas comprendre, que pour lui, les données ont changé, et qu'il a sous sa responsabilité des millions de Sénégalais, d'Africains et de gens du monde, dont la vie dépend économiquement, socialement ou culturellement de ses actions en tant que Maire de cette Ville. Ce qui peut justifier la relation à fleuret moucheté, ou en bonne intelligence entre Barth et Macky sur les terres de Dakar.
En tout cas si Barth veut réussir sa gouvernance politique locale, il lui faudra impérativement négocier avec l'autorité centrale qui détient le pouvoir exécutif, dont dépend hiérarchiquement sa Mairie. Comme il reviendra au pouvoir de Macky Sall de jouer le jeu, au lieu de porter inutilement ombrage à la gestion politique de Barthélémy Toye Diaz, au service des populations de cette Ville.
Donc au lieu de continuer à installer un mortal Kombat avec le régime de Macky Sall, Barth ferait mieux d'enterrer la hache de guerre pour mieux asseoir sa politique. Macky Sall aussi ne voudrait en aucun cas montrer qu'il a perdu le contrôle de la Ville de Dakar, qui se trouve être la capitale du Sénégal, la porte d'entrée de l'Afrique de l'Ouest et le bastion stratégique le plus significatif de l'électorat Sénégalais.
Je l'avais dit quelque part dans mes écrits, Barth est d'un tempérament bouillant, quelque peu impulsif, quand il s'agit bien sûr de défendre ses intérêts, mais il est très loin d'être un aventurier. D'ailleurs rien ne prédispose Barth à être un écervelé, pyromane ou va-t-en-guerre. Ni son éducation au sein du Parti socialiste, ni sa culture urbaine d'un boy dakar, qui est coaché depuis le cocon familial, par son père, un énarque et commis de l'Etat qui a occupé de grandes responsabilités, et l'un des hommes politiques les plus aguerris et expérimentés dans ce pays.
Jean Paul est alors à mesure de dire à son fils, Barth, où mettre les pieds. Sans compter avec les conseils avisés de l'un de ses mentors Khalifa Sall, et son coefficient personnel, pour quelqu'un qui a une carrière politique assez mouvementée. Encore que les socialistes comme les libéraux ne sont pas des révolutionnaires! Pour eux la politique c'est du réalisme, des réformes et de la négociation. En tout cas Barth n'est plus celui qui haranguait les foules pour un tout et pour un rien, et qui mettait le feu dans les rues de Dakar.
Le jeune homme semble gagner en expérience et en maturité. En plus le Maire de Dakar a un budget d'au moins 50 milliards, il a un potentiel énorme de source de revenus, et il occupe une place spéciale dans le dispositif institutionnel du pays. Il semble alors plus pertinent d'intégrer tous ces facteurs et non des moindres, pour mieux comprendre la démarche de Barth Diaz.
Babacar Papis Samba- Auteur et Adepte de la pensée complexe.