Lettre ouverte aux ministres chargés des Transports, de l’Intérieur et de la Sécurité publique

Objet : Halte au désordre routier – Pour une réforme urgente et ambitieuse de la gestion du stationnement et du transport urbain au Sénégal
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Le chaos routier s’intensifie dans nos villes, particulièrement à Dakar, avec son lot quotidien de congestion, d’accidents évitables, de stress et de pertes économiques. Ce désordre est alimenté, entre autres, par le stationnement anarchique, le développement incontrôlé de services de transport informels, l’absence de zones d’embarquement réglementées et le laxisme dans l’application des textes en vigueur.
Face à cette situation, il est temps d’agir avec rigueur, courage et vision. Je vous adresse cette lettre ouverte en tant que citoyen engagé, convaincu que des solutions claires existent, si la volonté politique suit.
Voici les propositions concrètes que je soumets à votre appréciation :
1. Organisation des arrêts et stationnements
- Érection et aménagement de points d’arrêt obligatoires pour l’embarquement et le débarquement des passagers.
- Interdiction formelle de tout arrêt ou stationnement en dehors des zones désignées, sauf en cas d’urgence avérée.
- Mise en œuvre d’un rayon d’interdiction de stationnement d’au moins 1 km autour de tous les échangeurs.
2. Sanctions dissuasives
- Mise en fourrière immédiate de tout véhicule en infraction.
- Retrait du permis en cas de récidive grave ou d’obstruction à la circulation.
- Suppression automatique des licences aux opérateurs de transport qui enfreignent systématiquement les règles.
3. Restructuration du transport de personnes
- Audit des licences de transport délivrées pour évaluer la conformité et assainir le secteur.
- Instauration d’un système de vignettes différenciées pour distinguer les services agréés (Yagoo, clando, etc.), améliorer la traçabilité et renforcer la sécurité.
- Centralisation des données de transport (véhicules, conducteurs, trajets) pour un meilleur contrôle interservices (police, transport, municipalités).
4. Interdiction du transport urbain à deux roues
- Mise en place d’un moratoire immédiat sur les services de transport de personnes en moto dans les grandes villes comme Dakar, à cause du risque élevé pour la sécurité publique.
5. Réforme du permis de conduire
- Audit complet du fichier national des permis.
- Mise en œuvre du permis à points, couplé à une base de données partagée entre les services de sécurité, les assurances et les opérateurs de transport.
6. Application stricte des règles de sécurité routière
- Tolérance zéro face à la surcharge, au transport d’enfants sans dispositifs de sécurité, ou aux pratiques dangereuses (embarquement sur les toits, portières ouvertes, etc.).
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Le Sénégal mérite un système de transport sûr, moderne et respectueux des règles. Cette réforme est possible. Elle repose sur trois piliers : infrastructures adaptées, cadre réglementaire renforcé, et volonté politique ferme. C’est un impératif de sécurité publique, de dignité urbaine et de développement économique.
Agir maintenant, c’est sauver des vies. C’est préparer des villes vivables pour les générations futures.
Dans l’espoir que cette lettre retiendra votre attention et suscitera une action immédiate, je vous prie d’agréer, Mesdames et Messieurs les Ministres, l’expression de ma haute considération.