Mame Famew Camara se recueille "Si loin, si près"
La jeune journaliste sénégalaise Mame Famew Camara envisage de présenter, en janvier 2013, son premier recueil de poèmes intitulé "Si loin, si près", reflétant son envie de trouver "le juste milieu" dans la vie. ''Si loin, si près, c’est le juste milieu. Ce sont deux groupes de mots utilisés pour (se) donner l’équilibre'', confie-t-elle, dans un entretien.
Son recueil est publié récemment chez L’Harmattan-Sénégal, avec lequel elle envisage une cérémonie de présentation en janvier prochain. Sur 60 pages, contenant 48 textes, Mlle Camara (28 ans) exprime ses émotions suscitées par l’alternance de scènes de vie, d’espaces de contemplation de la nature, de moments de réflexion sur soi, sur l’existence ou sur les valeurs. ''Ce sont des thèmes qui me sont chers'', dit-elle, soulignant la force de ses allégresses et de ses amertumes. ''J’écris en fonction de mes humeurs et états d’âme quand je suis heureuse ou en colère, mais j’essaie de m’en démarquer.''
Pour ce faire, Mame Famew Camara signale que rien ne vaut le calme de la nuit et le privilège de la solitude pour trouver l’inspiration et ensuite l’exprimer, sur le vif, à travers quelques vers, sans trop se soucier des règles de la métrique. ''Je préfère écrire le soir, j’aime bien travailler quand tout est calme'', révèle la jeune poétesse. Elle assume aussi ses choix en versification, même si les puristes lui tiendraient rigueur de n’avoir pas suivi la règle des "Huit syllabes".
Née à Dakar en 1984, Mlle Camara avoue son faible pour le charme des œuvres de Charles Baudelaire et François Mauriac, auxquels elle tient à adjoindre Jean-Paul Sartre, Léopold Sédar Senghor et Annette Mbaye D’Erneveille. ''Je les aime tous bien. Moi, la poésie, ça me touche profondément'', confie cette spécialiste de la communication, qu’elle a étudiée en France et au Sénégal. Ses poèmes ont été écrits dans ces deux pays, surtout depuis 2007. Cependant, Mame Famew Camara - une ancienne stagiaire à l’APS - défend sa touche personnelle et une autonomie vis-à-vis de ses préférés en littérature ou en philosophie. Elle tient à entretenir son style, différemment de tout autre. La jeune auteure assume sa passion pour l’art, en particulier la poésie et la peinture. Un héritage familial, concède-t-elle. Pour avoir l’étoffe d’une écrivaine, elle cultive ses goûts pour tenir ses paris en culture.
"Si loin, si près" est un recueil dont la préface est signée par l’écrivaine Mariama Ndoye Mbengue, qui est également la Directrice du livre et de la lecture au ministère sénégalais de la Culture. ''La poésie de Mame Famew connaît des élans bucoliques certes, elle scintille telle une aigüe marine, mais cette poésie demeure surtout une vaste interrogation sur l’être humain'', écrit le préfacier, qui décèle un talent précoce chez sa cadette.
''Mame Famew frappe à la porte des grands poètes, elle est +si près+ du but et +si loin+ à la fois !'', affirme Mme Mbengue, sous la forme d’un encouragement, à l’instar de celui que Mlle Camara a reçu du poète Abdoulaye Fodé Ndione. Avec son ouvrage "L'arbre s'est penché", Mariama Ndoye Mbengue est pour sa part lauréate du Prix Ivoire 2012, une récompense à la création et à l’expression littéraires en Afrique.
APS