Les « douze commandements » de Bignona
La commune de Bignona, où récemment une dame a été tuée puis violée, vient de prendre des mesures allant dans le sens de renforcer la sécurité des populations. Le dispositif sécuritaire que les autorités entendent mettre en place vise à nettoyer la ville de ses délinquants.
La « gouvernance du mal », c’est souvent ce dont nos autorités ont recours. Bignona ne déroge pas à la règle. Après le meurtre, puis le viol de la dame Mariama Badji et l’arrestation d’un suspect que les populations ont voulu lyncher, les autorités municipales de Bignona ont échangé et partagé avec la société civile, les chefs de quartiers et les représentants des différents segments de la société sur le rôle des populations dans le cadre de la sécurisation de la cité. « Nous ne disposons pas de forces de sécurisation partout, mais nous avons les populations partout. Il faut que nos concitoyens puissent collaborer avec celles-ci pour traquer les délinquants, afin de les empêcher de nuire », a indiqué le député-maire de la Commune. Mamadou Lamine Keita a invité les populations de Bignona à redoubler d’efforts et de vigilance de concert avec les forces de sécurité qui, souvent, déplorent l’insuffisance de collaboration, notamment dans le relèvement d’indices.
Lors de cette rencontre, la commune de Bignona a mis en place un dispositif sécuritaire qui consiste d’abord à sensibiliser les populations sur leur rôle à jouer dans la sécurisation de leur cité. Ensuite, elle a décidé de la création de comités de vigilance dans tous les quartiers avec comme point focal les délégués de quartier. Il est aussi annoncé l’amélioration de l’éclairage public, le désherbage des quartiers, la fouille systématique des maisons inhabitées, le contrôle des rassemblements nocturnes, la multiplication des patrouilles de l’armée, la tenue régulière d’opérations « coup de poing ». A travers cette batterie de mesures, les autorités de la commune de Bignona entendent ainsi nettoyer leur cité de tous ses malfaiteurs. S’y ajoute la surveillance des débits de boisson qui, selon Mamadou Lamine Keita, constituent « des nids de développement de la délinquance », l’immatriculation de toutes les motos « Jakarta » et l’implication de la commune de Tenghory où, dit-on, vont souvent se réfugier les malfrats.
Dans le même sillage, les autorités ont convenu de porter le plaidoyer pour l’ouverture d’un commissariat de police et le renforcement des effectifs de la Brigade de Bignona. La capacitation des éléments des comités de vigilance des quartiers et la mise en place d’un comité de suivi des décisions participent, par ailleurs, de cette volonté des autorités de lutter contre l’insécurité et le banditisme dans la capitale du Fogny.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)