Publié le 7 Aug 2015 - 02:43
LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE AU SENEGAL

La police nationale s’ouvre à la population 

 

La police nationale ouvre ses portes aux citoyens. Elle a décidé d’organiser des conférences et des échanges sur la sécurité pendant les vacances d’été. Ces rencontres seront une occasion pour les autorités publiques et les populations de discuter des questions liées à la sécurité nationale

 

« La criminalité au Sénégal : stratégies de lutte par la police sénégalaise », c’est le thème de la conférence organisée  hier par les hommes du ministre de l’Intérieur à l’Ecole nationale de Police. Cette rencontre est une initiative de l’institution policière dénommée « les mercredis de la police ». Elle se veut un cadre de rencontre entre les responsables de ce corps, les universitaires et les citoyens. Ainsi,  un mercredi sur deux, tous ces acteurs déjà cités vont se rencontrer pour discuter sur des thèmes concernant la sécurité nationale et internationale. 

Venue présider la cérémonie, la Directrice générale Anna Sémou Faye  a expliqué que «les policiers travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ils n’ont pas souvent le temps de s’arrêter et de réfléchir sur ce qu’ils  font». Selon la directrice, la meilleure méthode pour évaluer et analyser les actions de la police, c’est de s’ouvrir aux différents segments de la société, particulièrement à la population, car  leur  mission est de protéger les personnes et leurs biens. Elle n’a pas manqué d’inviter les Sénégalais à aider ceux qui veillent sur leur sécurité à bien mener leur travail. « Aucune police au monde ne peut réussir sa mission de sécurisation des personnes et des biens, sans le soutien de la population », a ajouté le Commissaire divisionnaire Oumar Mal, Directeur de la sûreté publique. 

Les exposants sont revenus sur les différentes formes de criminalité, leurs causes et la stratégie de lutte mise en place par les forces de sécurité. Revenant sur les causes de ce phénomène, le Dr Djiby Diakhaté a affirmé que les Sénégalais font maintenant une course à l’argent. Malheureusement, dans cette compétition, certains veulent l’obtenir sans effort, ce qui entraîne les agressions et les vols. L’enseignant chercheur en sociologie pointe aussi du doigt l’urbanisation sauvage  qui, selon lui, favorise la délinquance. « Aujourd’hui, Dakar est plus peuplé que le Gabon », soutient-il.

De leur côté, les autorités policières ont fait un bilan satisfaisant de leur stratégie. Ils estiment qu’on assiste aujourd’hui à un net recul de la délinquance et de la criminalité, sur l’ensemble du territoire national. «Le maillage sécuritaire, mis en place sur l’ensemble du pays, a permis de réduire le phénomène de la grande criminalité, grâce aux efforts des forces de police et de gendarmerie », a expliqué Seydou Bocar Yagué, Directeur de la police judiciaire. Il a ajouté que le grand banditisme a beaucoup diminué, même s’il subsiste encore dans certaines zones rurales, comme Touba, Kaolack et dans le sud du Sénégal. 

Dans un environnement sécuritaire marqué par la lutte contre le terrorisme international, M. Yagué a soutenu qu’il est nécessaire actuellement d’harmoniser les textes législatifs dans les pays de la sous-région pour mieux lutter contre la criminalité transfrontalière et le crime organisé.  

ABDOURAHIM BARRY (STAGIAIRE) 

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