L’agroécologie, une piste de solution selon une étude
Lutter contre les changements climatiques avec son lot de conséquences, à travers l’agroécologie, est possible, selon une étude publiée.
‘’Les défis, c’est d’abord la compréhension. Il va de soi que dès qu’on parle d’agroécologie, les gens pensent que cela ne veut pas nourrir un homme. Ce qui a été battu en brèche par les études de la FAO. Ces dernières ont montré que l’agroécologie a non seulement cette capacité de nourrir le monde, mais de créer des emplois pour la jeunesse. Elle a aussi cette capacité de lutter contre les changements climatiques.
Elle met ensemble tout ce qui contribue à régénérer les sols, à créer un environnement qui permet à ce que les gaz à effet de serre puissent être récupérés et enfouis dans le sol et dans les arbres, et plutôt que de monter vers les cieux ou encore d’agrandir le trou dans la couche d’ozone’’. C’est ce qu’assure le directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement Afrique (Cicodev), par ailleurs membre de la Dynamique pour une transition agroécologique du Sénégal (Dytaes). C’était lors d’un atelier national de restitution des résultats d’une caravane parcourant les différentes zones agroécologiques du pays, organisée par la Dytaes et ses partenaires.
Selon Amadou Kanouté, l’agroécologie est une pratique qui respecte l’environnement, l’agroforesterie et qui intègre la culture. ‘’Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que l’agroécologie est la voie la plus sûre pour lutter contre les changements climatiques. C’est des études scientifiques qui ont montré que si les températures continuent à augmenter de 2°, la production alimentaire va baisser de 40 % en Afrique. Pendant ce temps, la population va augmenter de 50 %.
C’est ça l’enjeu qui est de voir comment nourrir cette population pendant que nous sommes confrontés aux changements climatiques. La science nous dit que la réponse, c’est l’agroécologie. De faire de telle sorte que les gaz à effet de serre puissent être récupérés par l’agroforesterie par les arbres tout en créant de l’emploi, régénérer les sols. Voilà pourquoi il est important que l’agroécologie devienne une réalité dans nos pays’’, a renseigné M. Kanouté.
Pour le président du Réseau des villes vertes du Sénégal, il faut préciser que les effets néfastes du changement climatique se lisent dans les territoires et les conséquences sont plus ressenties à ce niveau. De ce fait, renseigne Oumar Ba, les solutions de prise en charge des effets de ce changement climatique doivent se faire dans la communauté. C’est pour cette raison que la territorialisation de l’agroécologie, qui est une solution de prise en charge, d’adaptation ou d’atténuation des effets du changement climatique, doit être triplée.
‘’Pour y arriver, il faudrait mobiliser tous les acteurs territoriaux (les élus locaux, les producteurs, les agents de l’État), pour que tous ensemble on puisse définir des plans locaux adaptés. Quand le plan est national, trop général, il ne permettra pas à s’adapter aux réalités et contextes locaux. Donc, il faut concevoir des plans locaux, territoriaux spécifiques qui prennent en charge les spécificités de chaque territoire pour enclencher une politique de mise en œuvre de l’agroécologie qui s’articule autour d’une trilogie : produire sans détruire pour nourrir durablement les populations locales. Si chaque territoire parvient à se nourrir durablement, il y aura la sécurité alimentaire au Sénégal de manière générale’’, a confié le maire de la commune de Ndiob, dans la région de Fatick.
CHEIKH THIAM