Les acteurs de la lutte pas d'accord avec le CNG
Le Comité national de gestion de la lutte (CNG) pense encore renforcer le règlement de la lutte en limitant désormais les face-à-face à quatre, après les huit entre Balla Gaye 2 et Tapha Tine. La structure a aussi limité la durée entre la signature et la tenue d'un combat à quatre mois. Mais, avant que cela ne soit officiel, certains acteurs de la lutte affichent leur désaccord, pour de multiples raisons.
Max Mbergane, directeur technique de Lansar
''Il faut trouver un compromis''
''Avant de prendre une quelconque décision de ce genre, le CNG (Comité national de gestion de la lutte) doit trouver un compromis avec les parties concernées. Il ne faut pas oublier qu'un combat peut être régularisé au niveau du CNG quelques jours avant sa tenue, alors que le combat a été ficelé depuis des mois, voir un an. Dans ce cas-là, le CNG ne peut rien faire.''
''Les nombreux face-à-face, la meilleure façon de vendre une affiche''
''S'agissant de la décision de limiter les face-à-face à quatre, ce n'est pas une mauvaise décision, mais il faut prendre en compte les annonceurs. Quand on a 5 ou 6 annonceurs, chacun paye une journée de promotion de ses produits. Les face-à-face permettent aussi aux lutteurs de faire leur promotion, mais aussi aux promoteurs de vendre leurs affiches. C'est la meilleure manière de marquer les esprits et de pousser les gens à ne parler que de cela, dans les grand-places et les marchés. Comme je l'ai dit, avant d'entériner cette décision, Alioune Sarr et son équipe devront discuter avec les promoteurs, les annonceurs et les lutteurs pour trouver la meilleure solution qui arrange tout le monde.''
Lamine Samba, chroniqueur de lutte à la Tfm
''Une grossière erreur''
''Si cette décision est officielle, ce serait une grossière erreur. Ce n'est pas le CNG qui gère les face-à-face, mais les sponsors. Et le promoteur est obligé de se plier aux exigences des annonceurs, parce que ce sont eux qui injectent l'argent pour que le combat puisse avoir lieu. Les sponsors ne vont jamais accepter cette décision et cela ne fera pas l'affaire des lutteurs, parce qu'ils gagneraient moins d'argent. Il faut se dire la vérité, si un sponsor décide d'injecter 500 millions F Cfa dans une affiche, il s'attend à en récupérer le plus et c'est avec les face-à-face qu'il vend ses produits et gagne un retour d'investissement. Je ne pense pas que cette décision sera officialisée par le CNG, ce ne sont que des bruits de couloirs. Il faut une réflexion profonde. Le CNG a d'autres chats à fouetter que celui-ci, il se trompe de cible et de destination.''
''C'est impossible de tenir un combat dans un délai de 4 mois''
''Pour cette histoire de délai de 4 mois, je pense que c'est tout simplement impossible de s'y tenir pour la bonne et simple raison que c'est un domaine que le CNG ne peut contrôler. Les exemples sont là, patents. Depuis la fin de la saison, Balla Gaye 2 a reçu une avance sur cachet, il n'a même pas encore d'adversaire. Alors, comment le CNG peut, dans ce cas, exiger un délai de quatre mois pour que le combat se tienne ? D'autres multiples exemples sont là. Eumeu Sène / Modou Lô, une date n'a toujours pas été trouvée ; Yékini / Eumeu Sène, le promoteur ne pense même pas à une date. Alors, il faut être réaliste. Pour moi, on doit laisser les choses telles qu'elles sont aujourd'hui et ne rien changer par rapport à cela.''