Bassirou Diomaye Faye lance le Promoren d'un coût de 36 milliards F CFA

Hier, à Koungheul, a été lancé par le président de la République Bassirou Diomaye Faye le projet de mobilisation des ressources en eau du Nianija Bolong (Promoren) qui va générer, à terme, 30 000 emplois pour un investissement global de 36 milliards F CFA.
Koungheul a abrité, hier, la cérémonie de lancement des travaux du projet de mobilisation des ressources en eau du bassin versant du Nianija Bolong (Promoren). Selon le président de la République, la nécessité de mobiliser une partie importante des ressources pour alléger les souffrances des Sénégalais et ouvrir de nouvelles perspectives est, entre autres, l'un des buts du projet. Il explique que l’une de ses plus grandes priorités est de rechercher des opportunités de création de richesses tout en réduisant les inégalités territoriales et sociales. Le chef de l’État a souligné que ‘’cette préoccupation rejoint la Vision Sénégal 2050 où il est indiqué que l’aménagement durable de notre territoire permettra d’assurer un équilibre entre les zones rurales et urbaines, de désenclaver les régions les plus reculées du pays par des corridors de développement et d'offrir aux Sénégalais un accès équitable aux ressources’’.
Parmi celles-ci, précise-t-il, figure en première place l’eau. C’est pourquoi il s’est dit particulièrement heureux de venir à Koungheul, sur la terre du Bambouk, pour procéder au lancement officiel des travaux du Promoren, dont le coût global est estimé à 36 milliards F CFA.
Dans le même sillage, Bassirou Diomaye Faye a rappelé avoir ‘’engagé des réformes pour la transformation économique et particulièrement dans le secteur primaire. Or, certains de ces changements de modèle requièrent impérativement une bonne maîtrise de l’eau pour garantir nos productions agricoles, pastorales et piscicoles attendues’’.
Toujours est-il que, d’après lui, cette ambition nationale nécessite une approche stratégique dans la gestion des ressources hydriques tout en tenant compte des enjeux de développement, car sa conviction est que le Sénégal dispose de nombreux bassins hydrographiques tels que le Nanijia Bolong, le Baobolong et de nombreuses vallées à travers le pays.
Tout compte fait, ce potentiel doit être valorisé et réhabilité, selon le chef de l’État. Le Promoren s’inscrit précisément dans cette dynamique, a-t-il ajouté. Il renseigne que son objectif est de maîtriser les eaux de surface du bassin versant de Nianija Bolong et de stopper l’intrusion de l’eau salée en provenance de la Gambie.
Ainsi, une fois concrétisées, ces actions vont favoriser le développement d’activités agricoles pastorales et piscicoles tout en renforçant la résilience des écosystèmes humides face aux changements climatiques.
30 000 emplois créés
Ce projet traduit également, d' après M. Faye, la volonté de l’État de prendre en charge les besoins en eau pour l'exercice des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques durant toute l’année. À terme, d’importants volumes d’eau mobilisés permettront la mise en valeur de 6 000 ha par campagne, soit 12 000 ha par an, contribuant à l’atteinte de la souveraineté alimentaire.
Au regard des bénéficiaires directes que sont les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les promoteurs touristiques, agro-industriels, les organisations communautaires de base, le Promoren permettra de ‘’contribuer significativement au développement des terroirs dans la zone du bassin arachidier’’.
En outre, il s'agit d’un levier de sécurisation de productivité de l’agropole Centre, mais également d'insertion socioprofessionnelle avec des perspectives de création d’environ 30 000 emplois, sans compter les opportunités d’emplois indirects.
Pour ce qui est des portées économiques, Diomaye Faye affirme que ‘’grâce à la création de richesses et de croissance, ce projet favorisera un net recul de la pauvreté dans la zone d’intervention’’. Ce projet est aussi, à ses yeux, un dispositif pour fixer les jeunes dans leur terroir pour atténuer l'hypertrophie urbaine et juguler le phénomène migratoire.
De plus, le projet sera articulé à d’autres projets majeurs et structurants, notamment le barrage de Sambangalou en cours de construction sur le fleuve Gambie. Ce qui permettra, à l'en croire, d’aménager et d’irriguer plus de 40 000 ha pour le Sénégal.
Toutes ces considérations font dire au président Faye que ‘’le Promoren est en parfaite cohérence avec les différents axes de l’agenda national de transformation et contribuera de manière significative à la réalisation des ambitions déclinées pour 2050 dans ledit référentiel, à savoir la souveraineté alimentaire, grâce à la hausse de la productivité et l’augmentation de nos productions dans l’agriculture, la pêche, l’aquaculture, l’élevage ainsi que les industries agroalimentaires. Ce projet permet de désengorger la capitale sénégalaise qui concentre depuis plusieurs décennies les plus grandes opportunités d’emplois de notre pays’’.
Alioune Badara Diallo Kane