‘’Les auteurs n'ont pas leur place à l'école et à l'université’’
Pour la 55e fois, l'école sénégalaise a récompensé ses meilleurs élèves au Concours général. L'édition 2022 a vu la consécration de 95 potaches des classes de première et de terminale issus du public comme du privé. La cérémonie de remise des prix s'est tenue hier au Grand-Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose.
A suivre la cérémonie de remise des prix du Concours général, on a l’impression que tout va très bien dans l’école sénégalaise. Mais tel n’est pas le cas et le président de la République en est bien conscient. Macky Sall a fustigé les actes regrettables qui ont secoué l'école sénégalaise, ces derniers temps. ''Nous devons tous agir fermement pour mettre fin à ces actes choquants et malsains d'élèves qui consistent à faire violence sur les enseignants. Pire, les saccages de classes et de matériel scolaire. Les auteurs n'ont pas leur place à l'école et à l'université'', a dit le chef de l’Etat.
Visiblement préoccupé par le quotidien de l'école sénégalaise, le président Macky Sall, sur un ton appuyé, s'est posé un certain nombre de questions : "Pourquoi les filières scientifiques et techniques sont désertées ? Pourquoi, après sept ans de cursus, l'écrasante majorité des apprenants ne parvient pas à parler anglais, alors que c'est la langue de communication par excellence à l'international ? Quel est le degré de pertinence des contenus pédagogiques en instruction civique, en philosophie, en histoire et géographie ?"
Poursuivant sa logique, il admet qu'il faut régler deux problématiques auxquelles le système éducatif fait face. Il s'agit du contenu des enseignements et de la façon d'enseigner.
Ainsi, il est revenu, dans le cadre des innovations, sur la création des lycées d'excellence et sur la base ''d'équité territoriale à Diourbel, Sédhiou et Kaffrine, en plus de celui de Gorée''.
En outre, il a annoncé l'ouverture de classes préparatoires aux grandes écoles ''qui sera effective à la prochaine rentrée scolaire''. À cela, il instruit le ministre de l'Education nationale et son groupe de ne plus envoyer les meilleurs élèves à l'étranger, car les grandes classes préparatoires arrivent. Autre innovation, la stratégie nationale pour la promotion des mathématiques et des sciences. Le président Sall rassure que l'initiative est en cours d'élaboration.
Par ailleurs, hier, sous les applaudissements du public, mêlés de cris galvanisateurs, chaque lauréat du Concours général a récolté le fruit de son travail. Cette année, s'est encore le lycée d'excellence Mariama Bâ de Gorée qui a tapé fort. La meilleure élève du Sénégal est venue de cet établissement. Son nom : Fatou Niang.
Au total, il y a 104 distinctions pour 95 lauréats dont 48 garçons et 46 filles. Ce qui constitue, pour certains, une particularité pour cette 55e édition, parce que le masculin l’emporte sur le féminin.
L'école publique l'emporte sur le privé
Ce concours, qui concerne tous les lycées du pays désireux de participer est, chaque année, très attendu par les élèves. Plus de 2 722 candidats y ont participé. Et sur les 104 distinctions, on note une prédominance de l'école publique, avec 75 lauréats contre 29 pour l'école privée. Il est aussi important de remarquer le retour de certains lycées après quelques années d'absence. Parmi ceux-ci, on peut noter les lycées Ameth Fall, Charles de Gaulle, John Fitzgerald Kennedy, Thierno Seydou Nourou Tall et Valdiodio Ndiaye.
Cette cérémonie, qui honore les meilleurs élèves en classe de première et de terminale, a été tout alléchante. Le constat est que les élèves des séries scientifiques ont battu leurs camarades littéraires et parfois même dans leur propre domaine. Cela a, d'ailleurs, attiré l'attention du président de la République Macky Sall qui a présidé la cérémonie. ''Les résultats de cette édition ont montré que les élèves des séries scientifiques ont brillé non seulement dans leurs disciplines, mais dans les matières littéraires, en s'adjugeant 61 % des prix''.
El hadji Fodé Sarr