Une attaque jihadiste fait 25 morts à Dembo dans le centre du pays
Au Mali, une vingtaine de personnes ont été tuées dimanche 21 juillet dans le village de Dembo, commune de Dimbal, près de Bankass, dans le centre du Mali. Pas de revendication officielle, mais les sources locales jointes par RFI attribuent toutes, l'attaque au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda, qui impose sa loi dans de nombreux villages du secteur et mène des attaques récurrentes dans les autres.
Les nombreuses sources locales jointes par RFI – élus, représentants communautaires, chasseurs dozos – font état d'au moins 25 morts. Pour l'essentiel, il s'agit de villageois qui travaillaient dans leurs champs. Quatre des victimes sont des chasseurs traditionnels dozos qui s'efforcent, dans cette partie du pays, de défendre les habitants face aux jihadistes du Jnim. L'attaque est survenue aux alentours de 16h, dimanche 21 juillet.
Un autre village tout proche, Sogou Dorkoum, a également été attaqué dimanche après-midi. Aucune victime n’est à déplorer, mais des pillages ont été signalés, notamment d'animaux. La semaine dernière, mardi 16 juillet, les jihadistes avaient attaqué Bagourou et Yabatalou – là encore, seuls des pillages ont été rapportés –, puis Deguessagou, le vendredi 19 juillet, où deux chasseurs dozos qui surveillaient les champs avaient été tués.
En ce début d'hivernage, les travaux agricoles sont théoriquement intenses pour les semis et le lancement des cultures. Un ressortissant de la zone évoque la « psychose » des habitants qui craignent, lorsqu'ils partent aux champs, de ne pas en revenir vivant. Certaines sources rapportent des mouvements de population.
Au début du mois, le Jnim avait déjà tué 21 villageois à Djiguibombo. Et si l'on remonte le fil, la liste des attaques de villages ou d'enlèvement d'autocars circulant sur la RN15, qui traverse la région, est longue : le Jnim a conclu des accords locaux avec de nombreuses communes du secteur, mais multiplie les actes de violence contre celles qui refusent de se soumettre à leurs règles.
Sollicités par RFI, ni le gouvernorat, ni l'armée malienne n'ont souhaité apporter de commentaires.
RFI.FR