Des maliens contre un accord de sortie de crise
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Des milliers de personnes ont manifesté lundi à Bamako contre un accord de sortie de crise, à l`appel de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam) favorable au coup d`Etat du 22 mars ayant renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT), a constaté l`AFP. « Les dispositions prises par la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) n`engagent pas les Maliens. C`est une trahison. Ceux qui sont venus à Bamako n`ont pas de considération pour les Maliens », a déclaré Hamadoun Amion Guindo, président de la Copam lors d`un bref meeting. La Copam a affirmé qu`environ 30.000 personnes s`étaient rassemblées devant le Centre international de conférence de Bamako (CICB), beaucoup moins, selon les journalistes présents. Sur les pancartes et banderoles, on pouvait lire: « Le peuple malien est souverain », « L`intérim ne prendra pas une minute de plus ». Mais on pouvait aussi entendre des slogans contre le chef de l`ex-junte malienne qui a renversé ATT, le capitaine Amadou Haya Sanogo, accusé d`avoir « trahi ».
La Copam s`oppose au maintien du président intérimaire Dioncounda Traoré qui dirigera pendant un an une transition devant aboutir à des élections générales, en vertu d`un accord trouvé ce week-end entre les médiateurs de la Cédéao, M. Traoré et le capitaine Sanogo. Cet accord donne au capitaine Sanogo rang d`ancien chef d`Etat avec tous les privilèges qui y sont attachés: indemnité, logement, garde, voiture. De nombreux manifestants sont ensuite allés à Koulouba, siège de la présidence malienne près de Bamako, où se trouvait Dioncounda Traoré. Ils s`étaient auparavant rassemblés devant les bureaux du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, pour dénoncer son « double jeu », selon Nouhoum Keïta, membre de la Copam. « C`est lui qui a dit qu`il est pour le maintien de Dioncounda Traoré », a-t-il déclaré à l`AFP. Après la manifestation, la Copam devait organiser une « convention » qui se tiendra jusqu`à mardi et doit prendre « des résolutions allant dans le sens de la contestation des décisions prises par la Cédéao », a affirmé M. Keïta.
(Maliweb)