Publié le 20 Dec 2013 - 13:20
MANIFESTATION CONTRE L'AUGMENTATION DES FRAIS D’INSCRIPTIONS

Le coup d'éclat des étudiants

 

Dans leur lutte contre l’augmentation des frais d’inscriptions, les étudiants ont crié leur  ‘’tigritude’’ devant les responsables de l’université, lors de la conférence dédiée à la  négritude’’. Ainsi, ils ont bondi de l’auditoire pour mettre fin aux débats, afin de protester contre son application.

 

‘’Le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore’’, avait dit Wole Soyinka. Ce dicton du célèbre auteur nigérian a été bien assimilé par les étudiants. Ils se sont invités hier à la conférence consacrée à la ’’négritude’’, à l’Ucad II, pour interrompre la manifestation.

À quoi servent les discours, si les actes sont plus parlants, se sont-ils dit. Les étudiants, qui contestent l’augmentation des frais d’inscriptions, n’ont pas sauté sur le parterre de conférenciers réunis autour de Raphael Ndiaye, président de la ''Fondation Senghor'', mais ils ont crié leur ''tigritude'' face à l’application de cette mesure.

C’est vers 11 h que des groupes d’étudiants ont bondi sur la tribune, déjouant la présence dissuasive des forces de l’ordre postées à l’entrée du bâtiment, pour mettre fin aux débats. Sous les slogans de ''Bachir dégage'', ils ont mis fin à la rencontre organisée par la  Fondation Senghor consacrée à la Négritude. Elle était animée par le professeur Souleymane Bachir Diagne accusé d’être ''à l’origine de cette réforme si contestée''.

Devant les nombreux invités, ils s'en sont pris ouvertement au recteur Saliou Ndiaye, ainsi qu’à d’autres responsables de l’université, qu’ils accusent d’incitation à la violence, en recrutant des nervis. Après ce coup d'éclat, ils se sont dispersés dans le calme et sans violence. Ils ont toutefois promis qu’aucune manifestation ne se tiendra à  l’université, tant que la réforme restera en vigueur.

Tout ceci s'est passé au nez et à la barbe des forces de l'ordre pourtant massivement présents. ''Les forces de l’ordre ont préféré ne pas intervenir, de peur d’envenimer la situation qui est déjà tendue, après la grave blessure de l’étudiant Ibou Diouf qui a perdu l’usage d’un œil, après les affrontements mardi'', a soutenu un témoin.

Mamadou Makhfouse Ngom  

 

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