L’Italie se coalise avec l’OIM pour fixer les jeunes
Promouvoir le développement local, améliorer la gouvernance de la migration du travail et soutenir les stratégies globales de développement sont quelques-uns des objectifs du projet de partenariat entre l’ambassade d’Italie et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). D’une durée de trois ans, il concerne quatre pays, dont le Sénégal qui a reçu un financement de 650 millions F CFA.
L’ambassade d’Italie au Sénégal accrédité en Gambie, au Cap-Vert et en Guinée-Bissau, à travers l’Agence de coopération au développement italienne, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont signé, hier, un projet de partenariat dont l’objectif est d’offrir des opportunités d’emploi, surtout aux jeunes des zones rurales et des zones frontalières de quatre pays que sont : le Sénégal, la Guinée-Bissau, Guinée et la Gambie. Ce choix, d’après l’ambassadeur Giovani U. De Vito, s’explique par le fait qu’ils avaient déjà eu de bonnes expériences avec l’OIM, à travers deux projets pareils dans le passé. Mais ils ne concernaient pas le Sénégal.
Un des aspects innovateurs de ce projet, selon lui, est de l’étendre au Sénégal dans cette dimension régionale de l’Afrique de l’Ouest. ‘’On est dans une phase pilote, pour ne pas dire conceptuelle. Après, il y a une phase d’exécution. Une fois qu’on aura évalué les résultats, on fera le bilan avec les leçons à tirer et évaluer pour le suivi. Ce projet va durer trois ans et est doté d’un financement total de quatre millions d’euros (2,6 milliards F CFA). On peut dire aussi que c’est une façon de lutter contre l’émigration irrégulière, autrement dit, favoriser une migration et une mobilité régulière vers l’Italie, sur la base de lois et conventions qui unissent les pays de l’Afrique. Nous sommes tout à fait en faveur de la migration. Ce que nous essayons de faire, c’est de lutter contre les causes de l’émigration irrégulière. Ce projet veut être une contribution dans ce sens. Évitez que les jeunes ne puissent pas avoir d’opportunités de travail, de formation, de qualification, d’accès au marché du travail et qui soient plus exposés à rester victimes des réseaux des trafiquants’’, a expliqué l’ambassadeur.
Ainsi, la collaboration entre l’Italie, l’OIM et les gouvernements de la Guinée-Bissau, de la Guinée, de la Gambie et du Sénégal va renforcer cette vision commune visant à tirer parti de la mobilité intrarégionale, en créant des opportunités durables pour l’autonomisation et l’emploi des jeunes. Il vise aussi non seulement à consolider les acquis des précédentes interventions, mais aussi à prendre en compte les recommandations formulées à la suite de l’évaluation finale du projet ‘’Soutenir le développement économique locale en Gambie, en Guinée et en Guinée-Bissau (SLED). Ce dernier a été mené par l’OIM, entre 2018 et 2021, grâce au soutien financier de l’Agence italienne de coopération au développement.
Le directeur régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre est, lui, allé plus loin, en précisant que le projet a pour ambition le développement des capacités des jeunes, en essayant de trouver des possibilités d’emploi, d’améliorer les interactions entre les jeunes, le secteur privé et les gouvernements locaux, pour trouver une base qui permette aux jeunes d’avoir un avenir. ‘’À travers ce projet, nous voulons que les jeunes aient les outils, une formation, trouvent avec le secteur privé des possibilités de travail concret. Pour l’instant, ce sera difficile de dire le nombre de personnes qui est ciblé. Des centaines de personnes seront impactées avec un effet de reproduction, pour ne pas dire entrainer d’autres à en faire autant’’, a indiqué Christophe Gascon.
CHEIKH THIAM