Publié le 12 Sep 2013 - 13:45
MINISTÈRE DE LA PÊCHE

Haïdar n'appâte pas les pêcheurs artisanaux

 

 

Le Collectif des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Cnps) n’agrée pas la nomination d’Aly Haïdar à la tête du ministère de la Pêche et des Affaires maritimes. Selon eux, Haïdar ''ignore la dimension sociale'' de la pêche et aurait trompé le chef de l'État afin d'accéder à ce niveau.

 

La nomination d’Aly Haïdar à la tête du ministère de la Pêche et des Affaires maritimes fait déjà des vagues. Notamment du côté du Collectif national des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Cnps) qui se disent contrariés par la décision de Macky Sall et de son nouveau Premier ministre Aminata Touré.

Hier, lors d’un point de presse consacré aux problèmes actuels de la pêche artisanale, le secrétaire général du Cnps, chargé des relations avec le parlement, Djiby Sèye, a soutenu que cette ''nomination est la plus grande erreur commise par le gouvernement''. D’après M. Sèye, le nouveau ministre de tutelle ''a manœuvré pour accéder au gouvernement''. A l'en croire, le successeur de Pape Diouf au dit département aurait entrepris ces ''manœuvres'' depuis 2000. ‘’Si nous, pêcheurs, ne sommes pas d’accord avec sa nomination, c’est parce qu’il a toujours trompé le gouvernement du Sénégal. Ce n’est pas le président Macky Sall qui l’a désigné, mais c’est le président du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, puisqu’il est son allié'', a martelé Djiby Sèye.

De l'avis en outre du Cnps, l’ex-directeur de l’Océanium, passé par le ministère de l'Écologie, ''ignore complètement la dimension sociale de la pêche''. Et de l'avis de la présidente nationale des femmes de la Cnps, Adja Awa Sèye, le ministre Aly Haïdar devrait adopter une ‘’démarche participative pour bien gérer le secteur de la pêche’’.

‘’Ça va mal’’

Par ailleurs, ces pêcheurs artisanaux ont également dénoncé une ‘’mauvaise gestion du secteur par les pouvoirs publics''. Ils indexent surtout la nouvelle politique des pêches avec le projet d’immatriculation. Cette mesure, estiment ces acteurs, ne vise qu’à une ‘’privatisation progressive de l’accès à la ressource halieutique’’ et entraînerait ‘’la mort des organisations traditionnelles de pêcheurs au profit du conseil local des pêches (CLPA)’’.

A ces griefs, le Cnps ajoute le ''coût des moteurs hors bord et des équipements qui ont atteint un niveau jamais connu’’ et le carburant ‘’difficile à trouver et vendu aux compte-gouttes''. Le collectif a aussi déploré ''la rareté de la ressource’’ et les séminaires à n’en plus finir qui ne seraient que ‘’des gouffres à milliards et n’ont aucun impact direct sur la vie et la santé des communautés de pêcheurs’’. ‘’Le secteur de la pêche va mal (…), ce qui pousse les pêcheurs à aller jusqu’en Guinée ou en Mauritanie pour chercher du poisson. On ne veut plus des séminaires. L’argent qu’on y gaspille peut être investi dans le secteur. Nous voulons du concret. L’État doit aider les pêcheurs’’, a renchéri le président du Cnps, Abdoulaye Guèye Diop.

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