Le hold-up de la France
Battus par la France aux tirs au but (5-3), après un match nul et vierge, les Lionceaux du Sénégal sortent de la Coupe du Monde U17 indonésien. Les champions d'Afrique de cette catégorie ont pourtant dominé la rencontre durant 90 minutes. L’ombre d’Amara Diouf, suspendu, a plané sur le match.
Le Sénégal n’imitera pas le Mali et le Maroc, les deux représentants africains qui ont réussi à se hisser en quart de finale. Tenus en échec pendant les 90 minutes du temps réglementaire, les coéquipiers d'Amara Diouf se sont finalement inclinés dans l'épreuve fatidique des tirs au but face aux Bleuets.
Pourtant le Sénégal a dominé les débats. Yaya Diémé et sa bande ont donné du fil à retordre aux coéquipiers de Mathis Lambourde. Sauf qu’au Stade International de Jakarta, il leur a manqué un brin d’efficacité pour réaliser le coup parfait face à des Français qui n’ont pas pris de but depuis neuf matchs consécutifs.
Le Sénégal dominateur mais inefficace
Les bonnes intentions côté sénégalais ont été matérialisées par un très remuant Yaya Diémé, qui n'a pas cessé de donner du fil à retordre à la défense française (9e, 12e, 25e). Toutefois, il a fallu attendre la 20e pour assister au premier tir cadré du match, avec une frappe Titi captée par Serigne Diouf. Au terme d’une première période plus ou moins équilibrée, avec quelques situations de part et d’autre, Français et Sénégalais rejoignaient les vestiaires avec un score nul et vierge.
Au retour dans le rectangle vert, les joueurs de Serigne Saliou Dia ont continué de mettre une forte pression dans le camp des Bleuets. Et dès la 49e, le percutant Clayton Diandy a profité d’un contre favorable pour enchaîner avec une frappe à ras de terre, repoussée miraculeusement du pied gauche par un Argney des grands soirs.
Bousculée, la France a tenté de réagir grâce à une frappe de Sadi qui a frôlé le cadre de Diouf (64e). Mais les vagues des Lionceaux ne tardèrent pas à reprendre de plus belle. On voulait coûte que coûte éviter d'aller aux tirs au but. C'est ainsi que Diémé, au bout d’une belle action individuelle, enroulait une frappe du pied gauche. Mais un peu déséquilibré au moment d'exécuter son geste, son tir s’écrasait sur le second poteau.
La chance refusait de sourire à des Sénégalais de plus en plus malchanceux dans ce match couperet. Pire, à la 80e minute, les protégés de Serigne Saliou Dia frôlaient le hold-up. La formation tricolore a failli réussir le coup parfait.
Finalement, la décision s’est finalement faite aux tirs au but, lorsqu’ Argney s’est imposé face à Daouda Diongue, l'unique raté côté sénégalais. Tous les 5 Bleuets, de leur côté, ont réussi d'une façon impeccable cet exercice. Nonobstant qu'il partait souvent du bon côté, le portier des Lionceaux, Serigne Diouf n'a pu stopper aucun penalty de l'équipe tricolore.
Au-delà de cette défaite synonyme de fin de l'aventure indonésienne, force est de reconnaître que l'absence d'Amara Diouf s'est faite ressentir. Le buteur fétiche, leader et capitaine de l'équipe a cruellement manqué à ses coéquipiers. Peut-être qu'il lui aurait fallu juste une ou deux occasions pour faire la différence et permettre au Sénégal d'en découdre avec la surprenante Ouzbékistan en quart de finale.
Serigne Saliou Dia, coach : “Ils ont mouillé le maillot national”.
En zone mixte, l'entraîneur des Lionceaux a commenté cette élimination. “C’est dommage. Mais il faut plus ou moins félicité les joueurs et l'équipe de France qui, quelque part, mérite sa victoire. Mais si on regarde le match, si on regarde l’ensemble des occasions qu’on s’est créées, nous aussi méritions de passer. On en avait largement la chance, mais on a manqué d’efficacité et ce premier but qui pouvait assommer la France. Malheureusement, le but ne voulait pas arriver”, soutient Serigne Saliou Dia.
“C’est dans ces moments, poursuit-il, que les garçons vont apprendre que le haut, c’est aussi l’efficacité. Ils n’ont pas démérité. Ils ont mouillé le maillot national. Et c’est qu’on leur demande. Ils méritaient largement de passer. Ce sont des garçons qui ont beaucoup de qualités. Ils doivent continuer leur apprentissage et grandir. Ils sont sur la bonne voie”.
Mamadou Diop