Publié le 15 Dec 2022 - 16:56
MOTION DE CENSURE

L’unité de l’opposition en jeu

 

Ce sera un match de 90 minutes qui s’annonce âprement disputé, entre les députés de l’opposition et ceux du camp présidentiel. Déjà, des fissures sont notées au sein du bloc de l’opposition et restreignent davantage les chances d’adoption de la motion de censure. A Wallu, on se plaint d’avoir été mis devant le fait accompli.

 

A peine 72 heures après avoir fait sa Déclaration de politique générale devant les députés, le Premier ministre, Amadou Ba, retourne, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale pour faire face à une motion de censure déposée par 53 députés, tous membres de Yewwi Askan Wi, sur un effectif de 165 députés que compte le Parlement. Interpellé sur la procédure, le président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, Seydou Diouf, revient sur la procédure : ‘’C’est très simple. Les signataires vont désigner un porte-parole, qui va présenter la motion. Ensuite, il y aura un débat calé sur 90 minutes réparties entre les trois groupes et les non-inscrits. A la suite des interventions des députés, le Premier ministre va répondre et on va mettre la motion aux voix.’’

Aux termes des dispositions constitutionnelles, pour être recevable, la motion doit être déposée par au moins le dixième des députés de l’Assemblée nationale. Elle aura besoin de la caution de 83 députés sur les 165 que compte l’Assemblée pour produire les effets escomptés. La loi précise : ‘’La motion de censure est votée au scrutin public, à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale ; seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure. Si la motion de censure est adoptée, le Premier Ministre remet immédiatement la démission du Gouvernement au Président de la République.’’

Quelles peuvent être les conséquences d’une telle décision qui parait hypothétique vu la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, mais aussi de la genèse même de cette motion portée uniquement par la Coalition, Yewwi Askan Wi ? En fait, rien interdit au président de la République de reconduire le même Gouvernement avec Amadou Ba comme Premier ministre, au cas où l’Assemblée arriverait à voter cette motion. Mieux, l’opposition n’a pas de chance pour introduire une autre motion pendant la même session.

Quelle que soit l’issue, Amadou Ba reste PM, si Macky Sall le veut

Dans une de ses tribunes intitulée : ‘’De l’impossibilité structurelle de la cohabitation au Sénégal’’, le professeur Ismaïla Madior Fall, devenu ministre de la Justice, disait : ‘’… Si celle-ci (l’Assemblée nationale) renverse son Gouvernement, le Président nomme immédiatement un nouveau Gouvernement que la Constitution interdit à l’Assemblée de censurer pour toute la durée de la session qui est annuelle. L’article 87 in fine de la Constitution dispose, après l’adoption d’une motion de censure, qu’’’une nouvelle motion de censure ne peut être déposée au cours de la même session’’. On voit donc bien que le Président sénégalais, contrairement à son homologue français, garde intacte sa capacité de nomination et de révocation du gouvernement.’’

Dans ces conditions, on peut se demander quelle est la pertinence même de cette motion déposée par les députés de Yewwi Askan Wi ? Qu’espèrent-ils gagner du point de vue politique en déposant cette motion ? En fait, en déposant cette motion, les députés de ladite coalition maintiennent la pression sur l’Exécutif et sa majorité très précaire. Ainsi, même s’il peut être certain de pouvoir conserver son poste, si c’est la volonté du président de la République, Amadou Ba pourra jauger la force de ses soutiens au sein de la majorité. A entendre Seydou Diouf, il ne devrait y avoir aucun souci à se faire à ce niveau, d’autant plus que l’Assemblée nationale vient juste d’adopter, il y a quelques jours, la loi des finances pour l’année 2023, avec une majorité assez soudée, rejointe même par quelques députés de l’opposition.

En ce qui concerne la motion soumise à leur examen aujourd’hui, il espère un désaveu des députés de Wallu, compte tenu du fait que la nature du régime contestée dans l’exposé des motifs, est l’œuvre même des constitutions précédentes, y compris celle de 2001 sous les auspices du Président Abdoulaye Wade.

Wallu réserve sa réponse à la plénière d’aujourd’hui

Aujourd’hui, ce sera l’une des grandes questions qui va cristalliser les attentions. Les membres de Wallu vont-ils suivre leurs alliés de Yewwi Askan Wi. EnQuête a essayé par tous les moyens d’en savoir plus sur la position des libéraux, mais c’était peine perdue. Les poulains d’Abdoulaye Wade n’ont rien voulu laisser filtrer. ‘’Nous allons nous exprimer clairement demain à l’Assemblée nationale’’, a soutenu ce député du Groupe Liberté et Démocratie. A la question de savoir s’ils ont été impliqués par rapport à l’initiative, il rétorque sans ambages : ‘’Là, je peux te dire que nous n’avons pas été associés, nous l’avons découvert au même titre que tous les autres…’’

Déjà, il nous revient que les députés de Wallu n’ont pas été signataires de la motion qui reste portée exclusivement par les députés de Yewwi. Vont-ils en être solidaires aujourd’hui à l’hémicycle ? Ils ont plutôt préféré laisser planer le suspense. Selon ce responsable du Parti de Wade, leur groupe ne devrait pas du tout suivre la logique de Yewwi Askan Wi qui a voulu jouer cavalier seul. ‘’Wallu n’est quand même pas n’importe quelle coalition. Nous sommes des responsables. Il faut que les gens nous respectent. On ne peut pas nous embarquer comme ça dans des combats sans discussions préalables. De plus, il faut éviter de poser des actes juste pour les poser’’, confie le libéral sous le couvert de l’anonymat.

Il faut signaler que, du côté de la majorité, les députés sont en ordre de bataille. Il y a eu, révèle-t-on, des réunions à la Primature, pour préparer la rencontre. Ainsi, les collaborateurs de Macky Sall devraient continuer à afficher la même solidarité dont ils ont fait montre, lors de la session budgétaire. Même s’il reste l’inconnue Mimi Touré.

MOR AMAR

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