«Je n’ai pas senti de rupture à l'Assemblée»
EnQuête a tendu le micro à la députée MOusly Diakhaté pour receuillir son opinion sur les remous qui agitent le groupe parlementaire de BBY. Occasion pour aussi jeter un regard sur la gestion de l'institution qu'est l'Assemblée nationale.
Vous en êtes à votre seconde législature. Sentez-vous de la rupture dans le fonctionnement de l'Assemblée nationale ?
Non, je n’ai pas senti cette rupture. Nous assistons aux mêmes pratiques que dans l’ancienne législature. De 2007 au 30 juin 2008, l’Assemblée fonctionnait ainsi. Les députés ne venaient pas à l’heure, etc. Ensuite, nous avions subi des formations de renforcement de capacités. On ne les organisait même pas à Dakar, parce qu’à Dakar, on ne prend pas le séminaire au sérieux. Par exemple, aujourd’hui, je vais rentrer après le déjeuner (NDLR : les travaux devaient reprendre l’après-midi). Il y en a qui attendent de descendre de leur boulot pour se présenter au séminaire...
Que faut-il pour amorcer une vraie rupture ?
J’attends que les budgets de certaines institutions comme l’Assemblée nationale, la Présidence de la République, la Cour des comptes, etc. soient discutés. On nous parle de tradition républicaine, mais il faut qu’il y ait une rupture dans ce sens ! Autant la Cour des comptes a le droit de regard sur les institutions, autant nous parlementaires nous avons également un droit de regard sur elle par exemple. Je voudrais aussi qu'une réserve parlementaire soit intégrée dans la loi de finance. Et je compte sur la solidarité parlementaire pour son adoption (…)
Depuis quelque temps, le président du groupe Benno Bokk Yaakaar, Moustapha Diakhaté, essuie des critiques de ses collègues. Votre commentaire.
J’étais en froid avec Moustapha Diakhaté, mais maintenant nous avons fumé le calumet de la paix.
Que s'est-il passé entre vous ?
Je ne reviendrai pas sur cela. Je lui en voulais, j'ai tourné la page.
Les critiques à son égard sont-elles fondées ?
Au Sénégal, il est difficile de diriger. Mais tout dirigeant doit être au service de ceux qui l’ont élu. Il doit être à équidistance de tous les députés du groupe parlementaire qu'il dirige. Je lui conseille simplement d’être en bons termes avec ceux qu’il dirige.
Votre ancien parti, le Jëf-Jël, est miné par une guerre des chefs. Surprise ?
Je ne vais pas me prononcer là-dessus parce que je ne suis plus de cette formation politique. Le seul message que j'ai envie de leur lancer, c’est d’être unis. C’est la voie du salut lorsqu’on est minoritaire. En revanche, je ne comprends pas le comportement de Talla (Sylla) car il a démissionné comme moi du Jëf-Jël.
Il a été proposé pour en reprendre la direction.
Dans ce cas, on doit le proposer pour qu’il devienne un simple militant et non pour diriger le parti au congrès. Talla ne peut pas être candidat au congrès puisqu’il n’est plus militant.
PAR DAOUDA GBAYA
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