''Première étape vers mon rêve''
En conférence de presse, hier au studio Prince Arts à Dakar, la chanteuse en vogue, Aïda Samb a évoqué sa nomination surprise aux Kora Awards 2012 dans la catégorie meilleur artiste féminin traditionnel. Sa carrière connaît une ascension fulgurante depuis la sortie de son premier album Saraaba, mais elle n'entend en perdre la tête.
Aïda Samb, vous avez récemment apprit votre nomination aux Kora Awards 2012 dans la catégorie meilleur artiste féminin traditionnel africain. Qu’avez-vous ressenti ?
Je ne m’y attendais vraiment pas. Saraaba est mon premier album, je n’aurais jamais pensé qu’il me vaille une nomination aux Kora comme l’une des 5 meilleurs artistes féminin traditionnels de l’Afrique de l’Ouest. Ce bonheur, je le dois surtout à mes proches collaborateurs qui m’ont témoigné leur soutien dès les débuts et grâce auquel j’en suis arrivée à ce point. C’est d’ailleurs pourquoi je considère que cet album est le bien de l’ensemble du public, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs.
On suppose que cette nomination change pas mal de choses pour vous…
Bien entendu. Même dans mes rêves les plus fous, je ne m’attendais pas à ça… Mes ambitions n’étaient pas aussi grandes quand j’ai signé chez Prince Arts, même si la musique est ma passion depuis l’enfance. Mais à présent, je vois les Kora Awards comme la première étape vers mon rêve de faire une belle carrière à l’internationale en plus de celle que j’ai déjà au Sénégal.
Vous concourez quand même avec de grandes pointures de la chanson traditionnelle Ouest africaine comme Hamsou Garba (Niger), Affou Keita (Côte DIvoire) ou Myriam Farez (Maroc)… Êtes-vous confiante ?
A vrai dire, je ne sais pas grand chose de mes concurrentes. Encore une fois parce que cette nomination m’a prise au dépourvue. Je me souviens même que mon manager et moi n’avions tout d’abord pas voulu y croire, pensant que ce n’était qu’une rumeur. Il a fallu que l’un de nous aille vérifier sur le Net pour que nous réalisions que c’était vrai. Mais je suis confiante : cet album est le fruit d’un travail de longue haleine, avec une gestation de près de 9 ans, et j’ai vraiment eu le temps de le polir avant qu’il soit mis sur le marché. Le reste est entre les mains de Dieu...
Il est vrai que Saraaba cartonne depuis sa sortie dans les bacs, vous propulsant au rang de star. Ne craignez-vous pas que cela soit un peu trop tôt ?
Je ne me considère pas comme une star. Aucun album, quel que puisse en être le succès, ne me fera penser que je suis mieux que mes pairs. Je le dis de part mon éducation puisque j’appartiens à une grande famille de la musique : la famille Gawlo. C’est cet environnement qui me permet de garder les pieds sur terre car on m’a apprit à ne jamais me montrer égoïste ou méprisante envers les autres chanteuses ou chanteurs du milieu. C’est vrai que l’accueil que les Sénégalais ont fait à mon album a été au-delà de mes espérances mais le succès ne me montera jamais à la tête.
Quels sont vos prochains projets ?
C’est d’aller aux Kora Awards (prévu le 29 décembre, Ndlr) et de, si Dieu le veut, amener le trophée au Sénégal. Si je veux gagner, c’est surtout pour mon public, pour rendre tout l’amour qu’il m’a toujours donné. Après ma tournée, je vais faire un voyage en Gambie, puis aller au Zénith de Paris en mars prochain. Il y a d’autres projets locaux que je compte réaliser mais mon manager est mieux placé pour en parler puisque c’est Prince Arts, mon label, qui s’occupe de tout.
Est-ce qu’avec cette nomination, vous serez à l'avenir dans la logique de faire des chansons plus modernes, ou resterez vous fidèle au style ''sénégalo-sénégalais'' ?
Je resterai, quoi qu’il puisse se passer, toujours fidèle à la musique traditionnelle sénégalaise. Et particulièrement au Xalam, qui est à la base de toute ma musique. Toutes les chansons sur cet album ont une base de Xalam, car c’est l’instrument avec lequel j’ai grandi et que je pense maîtriser le mieux. Je ne sais pas ce que me réserve l’avenir mais mon amour pour ce rythme bien d’ici ne changera pas, même si je fais une grande carrière internationale.
Question argent, est-ce que Saraaba vous a rendue riche ?
Riche ? Avec le fléau du piratage qui sévit dans ce pays ! Non, disons juste que je rends grâce à Dieu de ce que j’ai…
Sophiane BENGELOUN
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