La justice française tranche demain
La plus haute juridiction française, la Cour de cassation, doit rendre demain mardi sa décision sur le pourvoi de responsables sénégalais poursuivis dans l'enquête menée en France sur le naufrage du bateau Le Joola, qui avait fait près de 1 900 morts au large de la Gambie il y a un peu plus de dix ans, selon l'AFP. Six des sept anciens responsables sénégalais, civils et militaires, visés par des mandats d'arrêt internationaux, contestent la compétence de la justice française. Parmi eux, un seul (l'ancien responsable sénégalais de la sécurité maritime lors du naufrage, Gomis Diédhiou) a été interpellé, en octobre 2010 à Paris, mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
L'enquête française avait été ouverte en 2003 pour homicides involontaires et défaut d'assistance à personnes en péril à la suite d'une plainte de familles de victimes, dont 22 étaient françaises. En 2010, la Cour de cassation avait annulé les mandats d'arrêt délivrés contre l'ancien Premier ministre sénégalais Mame Madior Boye et l'ancien ministre des Forces armées Youba Sambou. Pour Me Etienne Rosenthal, avocat de victimes françaises, ce serait un "déni de justice" que cette enquête ne donne pas lieu à un procès. De son côté, la justice sénégalaise a refermé le dossier dès 2003, en concluant à la seule responsabilité du commandant de bord, disparu dans le naufrage. Survenu dans la nuit du 26 septembre 2002, la catastrophe avait fait 1 863 morts et disparus, selon le bilan officiel, plus de 2 000, selon les associations de familles de victimes, soit davantage que le naufrage du Titanic (1 500 morts). Seules 64 personnes avaient survécu.
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