Publié le 25 Mar 2025 - 22:53
NDIOUM

Le centre de dialyse, en déficit de personnel, traite 28 patients 

 

La farouche croisade contre les maladies rénales lancée depuis 2021 à Ndioum, par le docteur Mohamed Daha Ba, commence à porter ses fruits. Grâce aux campagnes gratuites de dépistage, les populations, notamment les couches défavorisées, ont pu obtenir des soins pour se prémunir de cette ‘’tueuse silencieuse’’. Toutefois, le déficit en ressources humaines pour la dialyse constitue l'entrave majeure à ces efforts vitaux.

 

Les activités de dialyse ont démarré depuis octobre 2021 à l’hôpital de Ndioum. Le néphrologue Mohamed Daha Ba, à la tête du service, n'a jamais compté ses efforts pour soulager une population extrêmement exposée à cause de la pauvreté. Dans ce centre de dialyse qui compte 16 générateurs, dont 14 fonctionnels, il y a 28 malades qui y font leur dialyse en raison de trois séances par semaine ou deux pour certains. Un nombre qui pourrait paraître famélique, mais qui, en réalité, est une prouesse majuscule.

Selon le néphrologue, ce nombre pourrait bien être revu à la hausse, si le déficit en ressources humaines ne s’était pas posé. ‘’On n’a pas encore démarré notre deuxième branchement à cause d’un déficit en ressources humaines. Il est important que les collectivités locales s'impliquent dans la lutte. Il y a 22 collectivités dans le département de Podor. Si chaque mairie cotisait 10 000 F CFA, on aurait un total de 220 000 F CFA et avec cette somme, on pourrait prendre deux autres infirmiers. Ce qui nous permettra de traiter jusqu’à 50 malades’’, fait savoir Mohamed Daha Ba.

Les performances du centre de dialyse de l’hôpital de Ndioum sont notoires et ont permis d’éviter aux populations de longs déplacements vers les autres régions. Un meilleur accès aux soins pour les patients souffrant d’insuffisance rénale est la devise des autorités.

En effet, l'État du Sénégal a fait de cette proximité une priorité et s’est fixé comme objectif d’augmenter les centres de dialyse afin de permettre aux patients, qui seraient 850 000, de bénéficier d’une prise en charge adéquate.

Ainsi, entre 2010 et 2022, les centres de dialyse sont passés de deux à 23 dans le public. En 2013, la gratuité totale de la dialyse est entrée en vigueur, faisant passer le budget alloué à l’achat des kits d’un à cinq milliards de francs CFA. Mais pour Dr Ba, les efforts doivent à présent être accentués sur la prévention et la détection précoce. ‘’A notre niveau, on a essayé de développer des stratégies avancées et ciblées qui portent, dans un premier temps, sur l’identification de la population vulnérable, c’est-à-dire les groupes à risque, les hypertendus, les diabétiques, les antécédents de maladie rénale d’origine familiale’’, explique-t-il.

300 personnes dépistées gratuitement

Pour aider les populations à mieux se prémunir de cette maladie chronique silencieuse, le Dr Daha Ba et ses collègues avaient organisé, le mercredi 19 mars, une journée de dépistage gratuite. ‘’Le dépistage était gratuit et a concerné 300 patients, précise le docteur. Nous avons proposé un suivi personnalisé pour les patients dépistés positifs avec un accompagnement médical. Et toute cette opération avait un seul but : circonscrire l’avancée de cette maladie’’.

Au-delà du dépistage, le personnel soignant du centre de dialyse de l’hôpital de Ndioum a mis en relief l’importance de la communication dans la stratégie de lutte contre cette maladie rénale. Un atelier a été organisé à l’intention des jeunes et des leaders d’opinion sur la quintessence des supports éducatifs dans la communication de masse. ‘’Les supports éducatifs sont déterminants pour informer le public sur les facteurs de risque, les symptômes et les traitements qui existent pour la maladie rénale’’.

Djibril Bâ

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