Depuis quelques temps, nous  avons échos des résultats partiels d’audits engagés par les nouvelles autorités, ici dans notre outil de travail. Ces audits qui concernent les gestions précédentes, ont commencé à révéler des actes de délinquance financière d’une extrême gravité. Nous sommes à la fois abasourdis et outrés ! On semble se réveiller d'une sorte de sommeil hallucinatoire où, nous avions été plongés par des années de gabegie et de népotisme indécent. Des voix autorisées, parlent déjà de ‘’carnage financier’’, en qualifiant ce qui s’est passé ici, à AIBD. Évidemment on pourrait nous objecter : Rien n’est encore officiel ! Mais dans ce pays, il y’a toujours une part de vérité, dans les rumeurs et bruits de couloir. Alors notre organisation monte déjà au créneau, pour exprimer sa position, en cohérence avec l’esprit qui a inspiré la naissance de ce syndicat : Le syndicalisme autrement, Le syndicalisme d’impact, Le syndicalisme de solution !

Le capitaine qui a conduit le navire (AIBD) dans ces eaux troubles,  a certainement été débarqué. Mais les flibustiers qui l’ont aidé à commettre l’innommable, ceux-là mêmes qui ont directement profité des prévarications, et ceux qui ont choisi de détourner le regard, comme s’ils n’étaient pas au courant des dangereuses dérives du trouble capitaine, sont toujours dans le navire. D’ailleurs qui n’était pas au courant de cette pléthore de nouvelles recrues, des nominations abusives et népotiques ? C’était tout de même l’éléphant dans la pièce ! Nous croyons viscéralement avec Albert Einstein que, « Le monde est dangereux à vivre, non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. » Loin de nous des insinuations hasardeuses du genre : TOUT le Top management est coupable ! Dieu sait qu’il y’a des hauts cadres dont la moralité et l'éthique professionnelle, n'ont jamais été mises en doute. Toutefois, personne ne peut faire abstraction, des liens indissolubles et troublants, qui liaient les prédateurs et leurs complices au sein de l’administration. Évidemment quand on a dans la bouche un véhicule zéro kilomètre, issu d’un car-plan confectionné exclusivement pour les amis du prince, quand on bénéficie des missions fantaisistes juste pour se faire de l’argent, on perd la langue et la dignité. Quand on a la possibilité d’inventer des marchés surréalistes et de s’auto-octroyer ces mascarades répugnantes,

On devient beaucoup moins regardant, quant aux dérives de son bienfaiteur. Aujourd’hui notre curiosité est piquée, quand on voit autour des nouvelles autorités, de sulfureux personnages qui ont été au cœur des gabegies nauséabondes, des révoltants népotismes qui ont conduit notre outil de travail dans ce gouffre chaotique. Ces dangereux personnages ont une sidérante ingéniosité adaptative, une incroyable capacité de mutation qui leur permet de se recycler et de continuer tranquillement à enfumer un nouveau Directeur, en se prévalant de leur ancienneté ou de leur expérience professionnelle. Ostensiblement, certains de ces suspects préoccupés par la machine des audits mise en branle, se lient d’une nouvelle amitié, avec des si mal nommés syndicalistes. Ces dangereux et retors charlatans, vendeurs de vents, les promettent assistance et protection, s’ils venaient à être inquiétés par ces audits en cours. Quel cynisme ! SUDTRAS s’insurge vigoureusement et condamne, avec la dernière énergie, ces pactes diaboliques conclus sur le dos des travailleurs. Aucun délinquant ne doit être ni protégé, ni reconduit à un quelconque poste de responsabilité. L’entreprise regorge de compétences qui n’ont jamais été éclaboussées par le feu d’artifice de scandales financiers et fonciers qui a assombri le firmament de l’entreprise aéronautique ! Au moment du transfert des activités de LSS à Diass, l’Aéroport de Yoff, était au moins équipé de matériels qui fonctionnaient parfaitement. ‘’Charité bien ordonnée, commence par soi-même !’’. Commençons donc par les Parkings ! Le serveur des parkings payants a disparu ! Les ordinateurs, les écrans plats, les caméras de surveillance, le serveur du Dépose-minute, les nouvelles bornes d’entrées des parkings achetées à moins de 06 mois de la cessation des activités de LSS, TOUT le matériel qui était installé à l’intérieur de l’aérogare, les Tapis roulants, les 02 scanners de bagages à rayon X qui coutent des milliards, bref. Tout un lot de matériel qui aurait pu être redéployé dans les aéroports secondaires qui sont aujourd’hui en réhabilitation, s’est littéralement volatilisé. Des aventuriers effrontés qui n’ont peur de rien, ont pillé sans discontinuer les terres à l’intérieur et autour de l’aéroport. Ces terres ont été saucissonnées et distribuées à une certaine oligarchie, à des hiérarques de la plateforme aéroportuaire, à des ploutocrates proches du défunt régime, et même à des saltimbanques de télévision, et des troubadours à gage. Tout ce beau monde  a bénéficié de cette scandaleuse curée foncière !                                                                                         

C’est vrai qu’il y’ beaucoup de chantilly, de racontars, de ragots et de légendes noires à propos du pillage des terres de l’aéroport, depuis le Hangar Pèlerins jusqu’aux murs de l’aéroport aux confins des Mamelles et de Ouakam. Mais on ne peut pas auditer la gestion de l’outil de travail, sans mettre la lumière sur la rapine foncière qui a ravagé les terres de l’aéroport. Pratiquer la rupture et l’aggiornamento promis, c’est avant tout, neutraliser ces délinquants qui ont participé directement à la déprédation de l’entreprise. C’est faire rendre gorge les dangereux prédateurs qui ont fait razzia sur les terres de l’aéroport, au nez et à la barbe des travailleurs. La présence de tels personnages dans un nouvel organigramme de rupture, ou dans l’entourage immédiat du nouveau DG, serait une sorte d'ironie brutale, un injurieux pied de nez, à tous ceux qui ont été témoins oculaires de leurs immondes turpitudes et qui attendent impatiemment que justice soit faite.

-Si les nouvelles autorités sont dans une dynamique de s’occuper résolument des punaises de lit de notre outil de travail, plutôt que d’aller sponsoriser des combats de lutte. Aujourd’hui TOUS les travaux des aéroports secondaires sont à l’arrêt ou ont déjà accusé un énorme retard, faute d’argent ! Nous ne sommes pas fichus de mettre en service un seul parking d’aéroport secondaire, faute d’argent ! Pas de commissions paritaires depuis 2017 pour l’avancement des travailleurs, faute d’argent ! Certains agents, particulièrement dans les régions, sont bloqués depuis plus de 10 ans, dans des catégories dévalorisantes, faute d’argent ! C’est assurément la ritournelle, la panacée, la réponse passe-partout ! Pendant ce temps, de hauts cadres de l’entreprise n’ont jamais cessé de se faire avancer par eux-mêmes. Certains, figurez-vous, dans leur montée en puissance, ont atteint la catégorie E, très rare dans l’Administration et dans le Privé. C’est là une dangereuse polarisation, une fracturation de l’outil de travail. Alors que nous devons constituer une famille indivisible. Parallèlement les cars-plans  continuent d’être octroyés pour convenances personnelles, ou pour proximité avec Mme X ou avec le DG, et NON pour nécessité de service. En 12 ans de hauts cadres de l’administration en sont à leur 3^ème ou 4^ème car-plan. C’est open Bar pour le Top management et leurs protégées ! Et les exécutants sont à l’os ! C’est là le véritable point de crispation. S’il vous arrive de passer par un endroit qui s’appelle INFRA au site de Yoff, si l’envie de faire vos besoins naturels vous rattrape, si vous rentrez dans les toilettes utilisées quotidiennement par des agents d’AIBD, c’est en ce moment seulement que vous mesurez, la brutalité de l’élitisme, l’entre soi, la discrimination et le séparatisme social  pratiqué ici, le mépris sans borne qui caractérise les relations entre les décideurs du Top management et les agents exécutants. Sait-on épeler le mot équité et priorité dans cette entreprise ? NON ! Nous en doutons fort bien ! Ça donne des hauts le cœur.

-Si les nouvelles autorités sont dans une dynamique d’éradiquer la funeste monoculture de l’argent facile, des promotions fulgurantes qui, hélas, profitent souvent à d’intrépides imposteurs qui, semblent trouvé leurs diplômes dans une pochette surprise. Tant il est vrai qu’ils sont incapables de soutenir une discussion de 15mn dans la langue officielle, ou de rédiger un rapport de bonne facture dans leur propre domaine d’activité. -Si elles sont dans une dynamique d’aplanir définitivement les scandaleuses aspérités entre les plans de carrière des agents d’AIBD de Dakar et ceux des agents qui servent dans les régions .-Si elles sont dans une dynamique de restaurer la confiance de la grande plupart des travailleurs d’AIBD qui ont l’impression de travailler dans un immense casino où, ils jouent et perdent toujours. Tandis que d’autres jouent et gagent à tous les coups !                              

Alors SUDTRAS sera côte à côte avec elles. Quoi qu’il en coute ! Et ce  syndicat restera assidûment aux côtés de TOUS les agents et travaillera sincèrement avec l’administration pour améliorer le bien être des travailleurs. Aujourd'hui notre adversaire commun qui a toutes sortes de visage, c’est le discrédit brutal qui frappe notre outil de travail. Il faut ripoliner l’image d’AIBD. Il faut crever l’abcès. Essayer de l’éterniser sous les pommades, ou de le mettre sous le tapis est une véritable gageure.  Nous souhaitons que les résultats de ces audits, soient un accélérateur de particules, pour les réformes indispensables à la survie de notre outil de travail, pour une nouvelle étape vers de meilleurs horizons. Nous sommes navrés de nous exprimer ainsi, sans filtre et sans édulcorant. Ce sont l’injustice et l’inacceptable qui sont visés dans cette prise de parole. Je suis persuadé, avec Louis Antoine de St Juste, que « La Guerre de la liberté doit être faite avec colère. » Et c’est « C'est en gardant le silence alors qu'ils devraient protester que les hommes deviennent des lâches » Abraham Lincoln.

Ass Malick NDOYE

Secrétaire Général SUDTRAS

(Syndicat Unitaire et Démocratique

des Travailleurs des Aéroports du Sénégal)