Publié le 23 May 2013 - 21:09
NIGER

Raids kamikazes revendiqués par le Mujao

 

 

Une base militaire d'Agadez, au centre géographique du Niger, ainsi que la mine d'uranium d'Areva à Arlit, plus au nord, ont été la cible jeudi d'attentats suicide qui ont fait 20 morts et des dizaines de blessés.

 

Ces actions coordonnées, menées à l'aube, ont été revendiquées par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), un groupe formé au Mali voisin, a déclaré le ministre nigérien de la Défense, Mahamadou Karidjo. Le Mujao entendait ainsi venger l'intervention militaire de la France lancée début janvier au Mali voisin pour chasser les groupes djihadistes qui s'étaient emparés de la moitié nord du pays. À Arlit, 14 civils au moins ont été blessés et deux islamistes tués lors de l'explosion d'une voiture piégée à la mine d'uranium de la Somaïr, a précisé le ministre de la Défense.

 

Areva, qui contrôle 63% du capital de la Somaïr, a par la suite indiqué qu'un membre de son personnel avait succombé à ses blessures. Il n'y a pas de Français parmi les victimes, a dit un porte-parole du gouvernement nigérien. Le groupe a, en conséquence, décidé de suspendre la production dans sa mine d'uranium "jusqu'à nouvel ordre". Cette mine représente près de 30% de la production d'uranium d'Areva. A Agadez, ville présentée comme "la porte du désert", 20 soldats nigériens au moins ont été tués et 16 autres blessés au cours d'une attaque lancée par un kamikaze et lors d'affrontements qui ont suivi, a annoncé Mahamadou Karidjo sur les ondes de la radio d'Etat.

 

"Un kamikaze à bord d'un véhicule tout-terrain a enfoncé la barrière à l'entrée d'une base militaire d'Agadez aux alentours de 05h00", a raconté un officier de l'armée. "Nos soldats ont ouvert le feu sur le kamikaze, qui a actionné sa charge explosive." "D'autres terroristes suivaient dans des voitures et il y a eu des affrontements", ont précisé des sources militaires. Selon l'agence officielle ANP, les islamistes sont entrés sur le territoire nigérien à partir de la Libye voisine porteurs de ceintures d'explosifs. Après plusieurs heures de fusillades, trois des assaillants ont été tués, a dit le ministre nigérien de la Défense, qui a jugé la situation "sous contrôle".

 

HOLLANDE PROMET D'"ANÉANTIR" LES TERRORISTES

 

Un quatrième islamiste retient encore "deux ou trois soldats en otage" dans une maison, dit-on toutefois auprès de sources militaires et de responsables locaux. "Il est cerné", précise-t-on. Le chef de l'Etat nigérien, le président Mahamadou Issoufou, a annulé un voyage prévu en Ethiopie pour un sommet de l'Union africaine. Il a décrété un deuil de 72 heures au Niger, où les Etats-Unis ont déployé un drone de surveillance et envoyé des formateurs pour entraîner les forces ouest-africaines destinées à servir au Mali. Le Niger a joué une rôle crucial lors de la crise malienne, dépêchant notamment 650 soldats dans le cadre de la force africaine Misma.

 

En déplacement en Allemagne, François Hollande a assuré que Paris appuierait "tous les efforts des Nigériens pour faire cesser la prise d'otages" et "anéantir" le groupe qui a mené ces attaques. "Que chacun comprenne bien que nous ne laisserons rien passer", a dit le président français. "Il ne s'agit pas d'intervenir au Niger comme nous l'avons fait au Mali mais nous aurons la même volonté de coopérer pour lutter contre le terrorisme et nous protégerons aussi nos intérêts." L'extraction d'uranium au Niger, qui représente environ 20% des besoins français, est stratégique pour Areva, tant pour l'alimentation des centrales nucléaires françaises que pour la vente de cette matière à ses clients étrangers.

 

Une partie de cette production provient du site de la Somaïr (Société des mines de l'Aïr), à Arlit. C'est sur ce site que Pierre Legrand, Daniel Larribe, son épouse Françoise, Thierry Dol et Marc Furrer avaient été enlevés le 16 septembre 2010 par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

 

Areva emploie environ 2.700 salariés au Niger, dont 98% sont des Nigériens. Une trentaine d'expatriés travaillent sur les sites d'Imouraren et d'Arlit. "Le renforcement de la sécurité sur tous nos sites est assuré par les forces nigériennes", précise Areva dans son communiqué. En janvier, des sources françaises avaient annoncé que Paris comptait dépêcher des forces spéciales pour renforcer la sécurité.

 

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