Publié le 5 Sep 2020 - 20:09
NON ACCES A L’EAU

Ndoulo demande le départ d’Aquatech

 

Depuis un mois et 15 jours, le forage de Ndoulo, une localité du département de Diourbel, est en panne technique. Les populations n’en peuvent plus et demandent la résiliation du contrat liant l’opérateur privé Aquatech à l’Etat du Sénégal.

 

Depuis 2010, les Nations Unies considèrent que "le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit fondamental, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme" (résolution de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies en date du 28 juillet 2010). Le droit à l'eau signifie que chacun a droit à un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, d'une eau potable et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques (boisson, assainissement individuel, lavage de linge, préparation des aliments, hygiène).

Dans le monde rural, ce droit est foulé aux pieds, depuis que l’Etat a décidé de recourir à la contractualisation avec des délégations du service public. Dans la région de Diourbel, il ne se passe pas une semaine sans que des populations ne sortent dans la rue pour manifester leur colère contre Aquatech, l’opérateur privé en charge de la gestion de l’eau dans le monde rural. La dernière en date est la manifestation des populations de Ndoulo organisée jeudi dernier.

Non content de remettre des factures d’eau salées, l’opérateur Aquatech prive les populations du liquide précieux, depuis une dizaine de jours, du fait de son incapacité à réparer la panne du forage. Devant cet état de fait, les populations ont battu le macadam, pour demander aux pouvoirs publics de mettre fin au contrat qui les lie à l’opérateur Aquatech.

Bassirou Diaw, membre du Mouvement Ndoulo Ca Kanam et porte-parole du jour : ‘’Depuis l’avènement d’Aquatech, nous vivons une situation désastreuse très déplorable. On a constaté qu’aujourd’hui, Aquatech est en train de nous arnaquer, en faisant subir la population une sorte d’injustice. Au-delà de la surfacturation qu’il est en train de faire sur la population, on constate une mauvaise gestion sur le plan technique et financier. Nous nous sommes levés, en tant que population de Ndoulo, comme un seul homme, pour fustiger cela et demander le départ d’Aquatech.’’

 Très remonté, il poursuit : ‘’A l’heure où je vous parle, nous sommes privés d’eau. Nous sommes restés 6 mois sans payer de facture, parce que tout simplement, chaque fin du mois, Aquatech nous apporte des factures que nous n’avons pas consommées. Imaginez, un père de famille qui n’a même pas un revenu supérieur à 50 000 F CFA, qu’on lui demande de payer une facture de 45 000 F CFA, voire plus. C’est une injustice. Nous sommes là debout pour refuser cela. Nous sommes en train de négocier avec Aquatech, sous la supervision de l’Etat, à travers son représentant qu’est le sous-préfet. On a organisé des comités locaux de développement (CLD), mais on a constaté qu’à chaque fois qu’on s’engage à résoudre la situation, Aquatech démontre qu’il n’a pas cette volonté de faire.’’

Devant cet état de fait, la population de Ndoulo refuse catégoriquement de payer ses factures et exige son départ, parce que l’eau ne coule plus dans la localité. Les populations interpellent directement l’Etat du Sénégal, notamment le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam.

Awa Bèye, membre du mouvement Ndoulo Ca Kanam, revient sur le calvaire des femmes. ‘’Personne ne boit plus l’eau de ce forage. Ils sont restés 2 ans sans nettoyer le château d’eau et ce n’est pas normal. Pire, nous entendons qu’ils doivent des factures d’électricité qui s’évaluent à des millions. Où est-ce que Aquatech investit l’argent qu’il collecte auprès des populations ? Nous demandons le départ d’Aquatech. Sinon, nous sommes prêts à donner nos vies pour reprendre la gestion de notre forage qui était là avant notre naissance. Aquatech ne fait que profiter des populations qui ne sont que de pauvres paysans et éleveurs’’.

Boucar Aliou Diallo 

 

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