Les travailleurs de l'aviation menacent de faire grève
L'Intersyndicale des travailleurs de l’aviation civile et du secteur des transports aériens, qui englobe tous les travailleurs de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), a dénoncé, hier, lors d'un point de presse, l'implantation des antennes, le non-paiement des indemnités ISA, le non-respect des mesures d'accompagnement au cours du transfert de l'aéroport, entre autres. En cas de non-satisfaction des points ci-énumérés, l'Intersyndicale n'exclut pas de déposer un préavis de grève.
Depuis plus d'un an, l'Intersyndicale des travailleurs de l’aviation civile et du secteur des transports aériens dit avoir mené des initiatives auprès des autorités compétentes, afin de trouver une solution consensuelle par rapport au site d'implantation des antennes du Centre de réception déporté. Mais, déplorent ses membres, le choix des autorités s'est porté sur la zone dite ‘’Hangar Pèlerin’’. Alors qu’ils sont totalement contre l'implantation de ces antennes dans cette zone. Ils rappellent que ces antennes étaient, dans un premier temps, à Yeumbeul, avant qu'elles ne soient déplacées dans l'enceinte de l'aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Yoff, à cause de la forte urbanisation observée dans la zone.
"Ces antennes ne fonctionnent plus, depuis plus de 16 mois et sont destinées maintenant à la ferraille. A la place, des investissements sont en cours, en vue de l'installation de nouvelles antennes par l'Asecna. Le même phénomène qui s'était produit à Yeumbeul est en train de se reproduire actuellement dans la zone dite ‘Hangar Pèlerin’, d'où les interrogations légitimes sur la pertinence d'y implanter ces antennes", dénoncent les syndicalistes.
Ainsi, l’Intersyndicale appelle les autorités à une approche concertée avec les parties intéressées, notamment les partenaires sociaux. De même, elle recommande fortement le réexamen "de cette décision et une analyse approfondie de sa proposition d'implantation des antennes du CRD à Diass, avec l'avantage non seulement de n'avoir aucun impact sur les habitations ou projets de lotissement, mais aussi de respecter les servitudes radioélectriques et de garantir la fourniture des services de la circulation aérienne d'une façon sûre et efficace, surtout tenant compte des avancées technologiques dans le domaine".
Non-paiement de l'indemnité de sécurité aérienne (ISA)
Selon les syndicalistes, depuis plus d'un an, malgré les changements intervenus à la tête du ministère des Transports aériens et de l'AIBD SA, les agents sénégalais de l'Asecna peinent à recevoir leur ISA normalement. De retard en retard, disent-ils, le cumul s'élève aujourd'hui à cinq mois d'arriérés, alors que le paiement doit être mensuel.
Face à ces difficultés récurrentes plongeant les travailleurs dans des situations financières insupportables, l'Intersyndicale demande la "prise de dispositions fermes et du règlement sans délai des cinq mois d'arriérés, en application des accords conclus lors des journées d'échanges et de partage d'informations avec les partenaires sociaux organisées par AIBD SA, du 17 au 19 mars 2023, sous l'égide de AIBD SA".
Dans la même veine, l'Intersyndicale tient à rappeler à l'opinion nationale son ancrage résolu dans un dialogue social productif et crédible avec tous les acteurs du secteur, facteur de paix sociale durable et marque son attachement fort à la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs, et la pérennisation de l'outil de travail.
Ainsi, elle exprime ses vifs regrets et son indignation face à la situation sociale délétère qui prévaut au niveau de la plateforme, malgré tous les efforts qu'elle a entrepris depuis, en faveur d'une approche inclusive et participative, dans la conduite du secteur ainsi que les énormes sacrifices consentis pendant la période de crise Covid-19, qui ont permis d'assurer la poursuite des activités et le maintien des performances.
L'Intersyndicale exige, de ce fait, des autorités le respect des engagements pris dans le cadre des accords sociaux, mais aussi une attention accrue, un traitement à la hauteur des aspirations de cette frange de travailleuses et de travailleurs engagés dans la fourniture de services essentiels et stratégiques pour la sécurité, le développement économique et social de notre pays. Dans ce sens, elle soutient qu'elle n'exclut pas de déposer un préavis de grève, en cas de non-satisfaction des points ci-dessus énumérés.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)