Le contenu local pour un ‘‘African Dream’’

Pour fortifier le secteur privé national afin qu’il puisse saisir les opportunités issues du secteur pétrolier et gazier, le ST-CNSCL et l’ADEPME ont paraphé, hier, un contrat.
Le Secrétariat technique du Comité national de suivi du contenu local (ST-CNSCL) chargé de la promotion de l’utilisation des biens et services nationaux dans l’ensemble de la filière gazière et pétrolière, et l'Agence de développement et d'encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), une agence d’exécution de référence dans l’accompagnement des PME pour l’accès au financement et aux services non financiers ont signé, hier, un accord-cadre de partenariat portant mise en place d’une coopération stratégique.
Selon un communiqué parvenu à la rédaction d'’’EnQuête’’, l’objectif de ce partenariat stratégique entre les deux institutions est de fortifier le secteur privé national, afin qu’il puisse saisir les opportunités issues du secteur pétrolier et gazier. "Le Sénégal table sur des recettes avoisinant les 888 milliards F CFA sur la période 2023-2025, grâce à deux gisements très prometteurs, selon une note récemment publiée par le ministère sénégalais des Finances et du Budget. Cette projection représente près de 20 % du budget de l’État pour l’année 2022, établi à plus de 5 000 milliards F CFA. En décembre dernier, le Natural Resource Governance Institute (NRGI) avait, quant à lui, évalué les recettes issues de la commercialisation de ces ressources pétro-gazières à 1,5 % du PIB ou 6 % des recettes publiques pendant 25 ans", renseigne-t-on.
Ainsi, il y a quelques semaines, l’ADEPME et le ST-CNSCL se sont réunis pour s’imprégner des textes et règlements qui régissent le secteur des hydrocarbures. Avec la signature de cet accord-cadre de partenariat qui se veut ‘’dynamique et proactive’’, les deux parties que sont l'ADEPME et le ST-CNSCL ambitionnent de mettre en place des programmes pour que les entreprises accèdent au contenu local et deviennent éligibles à en être des acteurs.
A l’occasion de cette signature d’accord–cadre de partenariat, le directeur général de l’ADEPME a déclaré que le chef de l’Etat Macky Sall a indiqué qu’il n’y a pas de fatalité à la malédiction du pétrole et du gaz en Afrique. On entend trop, renseigne Idrissa Diabira, la rengaine assimilant l’expérience du pétrole et du gaz à un cauchemar. Or, l’exploitation des hydrocarbures, poursuit-il, peut bel et bien réduire la pauvreté, apporter la prospérité et donc le bonheur dans les pays. "La condition est que le contenu local soit effectif et atteigne l’objectif de 50 % sur la part des investissements. Et cette convention que nous signons décrit la voie royale pour y parvenir. Le contenu local peut conduire à un rêve africain, un «African Dream» d’un partage équitable des revenus issus des hydrocarbures", confie M. Diabira.
Se félicitant de ce rapprochement avec l’ADEPME, informe la même source, le secrétaire technique du ST-CNSCL a souligné que le défi, c'est comment les économies sénégalaises bénéficient de la filière pétrole et gaz. Le contenu local, selon Mor Ndiaye Mbaye, est l'aspect le plus important de la gestion de ces ressources. "Le modèle sénégalais est celui de contrat de recherche et de partage de revenus. La clé de répartition est la suivante : 70 % vont au remboursement des investissements et 30 % au partage de revenus. L'objectif assigné par le chef de l'État est que l’économie nationale capte au moins la moitié de ces 70 %. C’est ce qui permettra une gestion exemplaire des hydrocarbures", indique-t-il.
Pour rappel, le contenu local en moyenne en Afrique se situe à 20 %, ce qui est un des taux les plus faibles au monde. Alors qu’en Malaisie, le contenu local est à 70 % et en Norvège à 50 %. Avec le contenu local, les entreprises ont la capacité de bénéficier de la sous-traitance des compagnies pétrolières et les Etats ne se limitent pas aux impôts et taxes, conclut le document.
CHEIKH THIAM