Publié le 3 Mar 2025 - 12:43
Partenariat public – privé

L’appel ‘new deal technologique

 

A Diamnadio, ce 24 février 2025, l’heure de la  révolution digitale et numérique a sonné, dans un discours d’une rare solennité, le Président de la République valide une feuille de route  très ambitieuse dont l’objectif est de hisser le Sénégal au top africain du numérique et du digital dans une cadence de transformation multi- sectorielle qui prépare notre pays  et la société sénégalaise  aux mutations profondes induites par l’intelligence artificielle et l’atteinte des objectifs de l’agenda Sénégal Vision 2050.

Avec un cadre de gouvernance étoffé et structuré autour du conseil national numérique, et un pilotage primatorial avec le  GouvNum dont le master plan quinquennal de 12 programmes prioritaires est articulé  autour de  cinquante  projet, c’est quasiment  une enveloppe de 1 105 milliards de francs CFA (1,6 milliard d’euros)  qui seront mobilisés faisant une part substantielle aux secteurs privées national, africain et mondial afin d’accélérer l’opérationnalisation des projets numériques et digitaux structurants. Le chef de l'État a fixé les objectifs et les cibles très hauts : à l’orée de 2034 faire du Sénégal un hub numérique de référence en Afrique, fer de lance de l’intelligence artificielle sur le continent avec un rayonnement planétaire.

il faut dire  que dans la révolution quantique en cours, le Sénégal peut déjà compter sur son immense pool de talents avec son capital humain de qualité, le supercalculateur de Diamniadio, les parcs de technologies numériques, ses réseaux de données de classe mondiale grâce aux opérateurs, les centres de données au nombre de six et aujourd’hui une politique numérique et digitale portée au plus haut sommet de l’état  par un  président de la république très au fait des mutations et bouleversements en cours.

Evidemment dans l’exécution des chantiers du New Deal Technologiques, les Partenariats Publics Privés seront utilisés et sollicités pour construire et exploiter des projets d’infrastructure indispensables pour asseoir la souveraineté numérique véritable.   L’utilisation de modèle PPP permettra des financements innovants et même alternatifs, comme des contrats globaux, elle permette la capitalisation sur des ressources et des expertises privées nationales garantissant une approche holistique des projets, une aubaine pour notre diaspora qui a une très forte densité de professionnels de haut niveau dans le domaine. Avec la matrice suivi – évaluation que mettra en place le BOCS et la riche composition du CNN (KPMG, Deloitte, fintech etc.), un bon modèle technique, économique et même juridique permettra au gouvernement une bonne planification indispensable à la bonne exécution des projets en assurant aux acteurs privés une rentabilité suffisante pour assurer le retour sur investissement pour leurs capitaux.

Bien évidemment les PPP dans les télécoms et l’IT peuvent être capitalistiques mais aujourd’hui face à la nécessité et à la volonté politique de développer très rapidement les services publics numériques et digitaux comme la mise en œuvre et l’exploitation du e-gouvernement, il est essentiel de faire appel à des compétences pointues dans les domaines d’architecture, de développement, d’intégration, de gestion de projet, de management de services, de sécurité. Le recours à des partenaires externes tant pour la phase « build » que pour la phase « run » est souvent gage de productivité et de rapidité.

Bien entendu la typologie des services, leur criticité, leur complexité et le contexte local seront pris en compte dans les différents modèles de PPP. De ce point de vue l’administration sénégalaise à une expérience depuis les premiers modèles de  BOO (Build- Own-Operate) ou de BOOT (Build-Own-Operate- Transfer) ou de concession totale dans laquelle le partenaire privé investit, prend l’ensemble des risques, perçoit les revenus et reverse une redevance fixe à l’état.

L’innovation dans le package des 50 projets du New Deal Technologique c’est l’évaluation exhaustive de l’investissement nécessaire, la rentabilité possible et le niveau de risque associé. Autant de facteurs qui rendent attractifs les projets numériques et digitaux identifiés par la tutelle.

En attendant une boîte à outils pour les investisseurs et bailleurs, notre secteur prive’ et les professionnels du secteur dans la diaspora ne devraient pas perdre du temps à faire parvenir leur offre spontanée alignée sur les objectifs poursuivis et les livrables, car l’appropriation et l’implémentation du New Deal dépassent déjà notre pays au regard des ministres africaines présents à la cérémonie de lancement et complètement tombés sous le charme du PROJET New Deal. Le numérique ne connaît pas de frontières……ou de continent……

 

Moustapha DIAKHATE

Expert et Consultant Infrastructure et Énergie

Co – fondateur RESTIC

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