La Casamançaise dégage toute responsabilité
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Le directeur général de la Société d’embouteillage casamançaise (Sodeca) a balayé d’un revers de main toutes les accusations portées contre son entreprise par les jeunes du Cap Skirring qui ont violemment manifesté le 30 mai dernier pour s’insurger contre la pénurie d’eau potable et réclamer de l’eau.
La Casamançaise, installée à Boucotte Diembéring, village près de la station balnéaire, n’est pas la cause de l’assèchement des puits et de la pénurie d’eau au Cap Skirring. C’est, en substance, la déclaration faite, hier, par Eugène Ndiaye, le directeur général de l’unité spécialisée dans la production et la commercialisation de l’eau minérale dans la région de Ziguinchor.
Selon lui, ce qui ‘’demeure clair et constant est qu’il serait inexact et maladroit de vouloir accuser la société d’être responsable du manque d’eau au niveau de la station balnéaire. Les causes en sont multiples et très complexes. Nous pouvons comprendre le mécontentement de certains, face au manque d’eau. Nous vivons sur le même territoire et nous avons décidé d’y investir massivement pour contribuer au développement local. Nous ne pouvons pas laisser dire que La Casamançaise est la cause de cette pénurie. C’est inexact’’, a-t-il martelé.
Le DG s’exprimait lors d’une conférence presse, 11 jours après la violente manifestation des jeunes de la localité, qui réclamaient de l’eau potable.
Outre l’accès à une eau potable, les populations ont accusé la société d’être à l’origine de l’assèchement et de la pénurie d’eau au Cap Skirring. Ce que la société rejette en bloc. A en croire M. Ndiaye, avant son implantation effective et le début des travaux, le projet a fait l’objet d’une étude d’impact environnemental. Cette étude, dit-il, menée par un cabinet sérieux d’experts indépendants, a été validée par l’Etat. Ce qui, au demeurant, constitue la meilleure garantie que l’exploitation de l’eau par sa société ne peut en aucune manière affecter les sources d’eau potable ou s’approvisionnent les communautés locales.
Toujours dans ce souci de ‘’rétablir la vérité’’, Eugène Ndiaye indique que les promoteurs de La Casamançaise sont eux-mêmes des fils de la région, profondément attachés au respect des valeurs et aux lois et règlements de la République. Et qu’en investissant en Basse-Casamance, ils ont choisi de miser sur leur région, d’aider à son rayonnement et à son intégration au reste du tissu économico-industriel du pays.
Il a également dégagé en touche l’information selon laquelle la société vend moins cher à Dakar que dans le Sud. ‘’Cette affirmation est inexacte. Les bouteilles d’eau sont vendues au même prix à tous les distributeurs du pays, en leur donnant un prix de vente conseillé. C’est cela la pratique. Ensuite, chaque distributeur fixe son prix de vente aux consommateurs’’, fait-il savoir.
A ses yeux, l’engagement de l’unité de production et de commercialisation de l’eau minérale aux côtés des communautés locales et des acteurs nationaux ne souffre d’aucun doute, et les faits parlent d’eux-mêmes.
D’énormes investissements ont été consentis dans la zone et plus de 200 emplois, répartis comme suit, ont été créés : 101 permanents dont 55 originaires des quatre villages environnants que sont le Cap Skirring, Boucotte-village, Cabrousse et Diembéring. Plus 100 emplois non permanents dont 89 originaires de ces mêmes quatre villages. Il soutient, enfin, que l’impact économique de l’entreprise sur la commune de Diembéring a été considérable et est évalué, en 2019-2020, à près de 445 millions de F CFA qui sont allés au bénéfice des commerçants, des professionnels et artisans de la commune (hôteliers, restaurateurs, transporteurs…) sans oublier les collaborateurs et leurs familles.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)