La Banque mondiale fournit des recettes au gouvernement
Une croissance de 4,6% en 2014, c’est possible, si le Sénégal termine son processus de réforme de l’environnement des affaires et qu’il réforme en profondeur des secteurs clés comme l’énergie, le tourisme, les télécommunications, l’agriculture, selon l’économiste en chef de la Banque mondiale pour notre pays.
En 2013, le Sénégal a connu un taux de croissance de 3,7%. Pour l’année 2014, les autorités visent une croissance de l’ordre de 4,6%. Atteindre ce taux de croissance est possible, si et seulement si le Sénégal avance dans son programme de réforme du climat des affaires, a soutenu, hier, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour le Sénégal.
Selon Philip English, si ce programme est réel et bien mis en place, il peut avoir une réponse positive à travers les investisseurs nationaux et étrangers. Il participait au lancement du nouveau rapport Africa’s Pulse, sur la situation économique de l’Afrique.
Toutefois, dit-il, le Sénégal ne doit pas seulement se limiter aux réformes en cours. Il doit aussi s’appuyer sur plusieurs secteurs comme l’agriculture, la pêche, les télécommunications, le tourisme et l’énergie, afin de booster son taux de croissance économique.
Mais c'est pour constater que ces filières en mesure de pousser la croissance au Sénégal sont fatiguées ou négligées. La pêche, dit-il, est fatiguée en raison de la surpêche, l’arachide est en crise depuis des années, et le tourisme stagne depuis 12 ans. En 2013, le secteur manufacturier n’a connu aucune croissance, la production agricole n’a pas augmenté en raison d’une pluviométrie pas adéquate.
Pour ces secteurs, Philip English propose à l’État de régler le problème du visa en rendant son obtention plus facile et moins contraignante, de rendre l’offre d’électricité stable et de mieux gérer la prochaine campagne agricole. ‘’Nous espérons que, petit à petit, l’économie va prendre un peu plus de forme. Mais pour atteindre les chiffres du plan Sénégal émergent qui est de 7%, ça va demander un effort énorme’’, ajoute-t-il.
Plus de pauvres aujourd’hui qu’en 2005
Par ailleurs, depuis 2005, le Sénégal n’a pas connu un taux de croissance élevé, souligne l’économiste en chef de la Banque mondiale pour le Sénégal. Malgré un taux de croissance de 3,7%, la pauvreté reste latente.
Entre 2005 et 2011, le taux de pauvreté a un peu baissé, mais le nombre de pauvres a augmenté, informe M. English. Cette pauvreté est beaucoup plus ressentie en milieu rural que dans les villes. En 1995, la pauvreté était de l’ordre de 71% dans les régions rurales. Aujourd’hui, elle est à 57% contre 26% seulement à Dakar.
PREVISIONS DE CROISSANCE 5,2% pour l’Afrique subsaharienne en 2014 L’Afrique subsaharienne a connu une croissance de 4,7%, en 2013. C’est ce qui ressort du dernier rapport Africa’s Pulse publié par la Banque mondiale. Ce taux, note le rapport, a été ‘’particulièrement dynamique dans les pays riches en ressources naturelles comme la Sierra-Leone, la République démocratique du Congo, soutenu en Côte d’Ivoire et a redémarré au Mali’’. En outre, ajoute-t-on, des pays sans ressources naturelles comme l’Éthiopie et le Rwanda ont également enregistré une croissance solide en 2013. En 2014, les prévisions sont estimées à 5,2% en Afrique au sud du Sahara. Ce taux sera possible grâce à une ‘’forte hausse des investissements dans les ressources naturelles et les infrastructures ainsi qu’à la forte consommation des ménages’’. |
A.NG. NDIAYE