230 boulangeries concernées et 13 milliards de chiffres d’affaires attendus
La deuxième phase du projet de valorisation des céréales locales en panification a été lancée. Il vise le développement de la productivité agricole dans 12 régions du Sénégal, et va concerner 230 boulangeries pour un chiffre d’affaires annuel de 13 milliards Fcfa.
Améliorer la productivité des céréales locales dans la fabrication du pain est l’objectif visé par la deuxième phase du projet de valorisation des céréales locales en panification lancée hier. Le ministre du Commerce Alioune Sarr a procédé à la remise de 150 pétrins, d’une valeur de 450 millions de F CFA. La Banque mondiale finance ce projet d’un coût global d’un milliard de F CFA, pour assurer une incorporation de céréales locales de 15% dans le pain, dans 12 régions.
Ce projet, a dit Alioune Sarr, s’inscrit dans la perspective de relever le défi de la production de pains fortifiés en céréales locales, dans près de 200 boulangeries réparties sur le territoire national. ‘’Cela contribuera à assurer la promotion des céréales locales et du consommer sénégalais, tout en limitant la sortie de nos devises de notre pays. Les 15% que nous économiserons constitueront 15% d’emplois que nous allons transférer ailleurs’’, a déclaré le ministre.
Le Sénégal importe plus de 500 000 tonnes de blé par an. ‘’Entre 2009 et 2013, les importations de blé sont passées de 429 000 tonnes, à 515 000 tonnes, soit une hausse de 20%. En valeur, cela correspond à 96 000 milliards de F CFA en 2013, contre 85,5 milliards en 2009, soit une variation de 12%’’, a renseigné le ministre. Ce faisant, il a invité les acteurs de la minoterie à s’impliquer davantage dans la production de farine de qualité à base de céréales locales. Car, a souligné le ministre, l’importation de blé ne cesse d’accroître et continue de creuser le déficit de la balance commerciale.
Cette phase II concerne 15 unités de transformation, près de 200 boulangeries membres de la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (FNBS) et mobilisera quelque 3 000 producteurs. Accompagné par l’Institution de Technologie Alimentaire (ITA), le personnel des 150 boulangeries ciblées va bénéficier d’une formation. Le projet va permettre d’assurer une production quotidienne de plus 1 500 baguettes de pain. ‘’C’est une baguette qui va coûter 100 F CFA, qui fera un chiffre d’affaires journalières de 159 000 F CFA, pour chaque boulangerie. Elles devront arriver à un chiffre d’affaires annuel de 58 millions de F CFA’’, a déclaré Ousmane Ndiaye, directeur d’ASPRODEB. Ainsi, ‘’les 230 boulangeries feront un chiffre d’affaires de 13 milliards de FCFA. Pour les producteurs, 50 000 tonnes de céréales devront être vendues, ce qui représente 7,5 milliards de F CFA’’.
AIDA DIENE