Des ''fraudeurs'' dans la caverne d'Ali Baba
Quand on vous dit que le rapport de juillet 2013 de l'Inspection générale d'État (Ige) est un nid de mal gouvernance (fraude, abus, gaspillage, corruption...). La preuve par le Plan Sésame destiné à la prise en charge gratuite des soins des personnes âgées d'au moins 60 ans.
Outre que ce projet soit insuffisamment doté de ressources financières, au point de se retrouver avec une dette d'un peu plus 4,735 milliards FCfa, il a été mal géré. Un compte de dépôt du plan a été ouvert sous la gestion d'un comptable assignataire, qui assure la protection des fonds par l'exercice des contrôles traditionnelles sur toutes les opérations de paiement. Mais ''pour contourner ces contrôles et ouvrir la possibilité d'exécuter des dépenses frauduleuses, un compte bancaire a été ouvert à la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cncas), sans l'autorisation requise'', épingle l'Ige. Celle-ci relève aussi la signature de chèques par le chef du bureau des personnes âgées et le gestionnaire de la Direction de la santé publique ''qui n'avait pas qualité de comptable''. Les entourloupes sont allées jusqu'à ''l'exécution de dépenses fictives par le coordonnateur national du Plan Sésame''. Les vérificateurs évaluent le préjudices à un peu plus de 121,6 millions FCfa. Le verdict de l'Ige est sans appel : la traduction des personnes impliquées dans les fautes de gestion devant la chambre de discipline de la Cour des comptes ; l'ouverture d'une information judiciaire sur les faits retracés et concernant ''toutes les personnes impliquées'' ; l'émission d'un ordre de recette (remboursement) des dépenses fictives des 121 millions 689 FCfa à l'encontre des personnes impliquées. Elles avaient cru avoir trouvé leur caverne d'Ali Baba. Las.